Emanuele Giaccherini a ouvert le score pour l’Italie lundi à Lyon. | Michael Sohn / AP

Défense décimée contre milieu de terrain déplumé, l’opposition entre la Belgique et l’Italie a finalement tourné à l’avantage de la Squadra Azzura, lundi soir à Lyon (2-0). Les Italiens ont réussi à oublier les forfaits de Marco Verratti et Claudio Marchisio alors que les Belges peuvent notamment regretter l’absence de leur habituel capitaine, Vincent Kompany. Un but d’Emanuele Giaccherini, en première période, et un autre de Graziano Pellè, en fin de rencontre, ont permis à l’Italie de prendre la tête du groupe E.

Lyon avait pourtant des allures de province belge avant le premier match de la compétition au Parc OL. À deux pas de la place Bellecour, où se situe la fan-zone, les nombreux fans des Diables Rouges ont enchaîné toute la journée et sous la pluie les chants. Ils ont même tenté de rallier les locaux aux cris d’« Allez Lyon, chante avec nous ! ». Le véhicule blindé du Raid avait même droit à sa haie d’honneur en fendant la foule amassée sur le bitume.

De rares Italiens se mêlaient confraternellement à leurs nombreux adversaires. Les Belges, taquins, entamaient quelques refrains lancinants bien connus dans la botte, notamment leTi amo d’Umberto Tozzi. « Où sont les Italiens ? Bah carrément, on les a mangés ! », chambrait un gars de Namur. En revanche, sur la pelouse, ce sont bel et bien les footballeurs belges qui ont été digérés par une très solide équipe italienne.

Ancrée sur la défense de la Juventus Turin - le quatuor imperméable Gianluigi Buffon, Andrea Barzagli, Leonardo Bonnuci et Giorgio Chiellini - la Squadra Azzura a parfois plié mais sans jamais rompre, à l’image de ce tir puissant de Radja Nainggolan détourné en corner par le gardien Buffon (9e). Il fallait également voir le Turinois Barzagli jaillir avec autorité devant le capitaine Eden Hazard pour comprendre que la soirée n’allait pas être de tout repos pour l’armada offensive belge (14e).

L’ouverture sublime de Bonucci

À la demi-heure de jeu, alors que les hommes du sélectionneur Antonio Conte se contentaient jusque-là de (bien) défendre, ils prenaient de plus en plus confiance. L’attaquant de Southampton, Graziano Pellè, frappait d’abord à côté (30e). Décimée par les blessures, notamment celle de Vincent Kompany, l’arrière-garde de la Belgique était fébrile.

Le défenseur Bonucci trouvait la faille grâce à une magnifique et lointaine ouverture. Toby Alderweireld était lobé et, dans son dos, Emanuele Giaccherini ne manquait pas l’occasion d’ouvrir le score (32e, 1-0).

Pas facile de passer Giorgio Chiellini, ici face au Belge Kevin De Bruyne, lundi soir à Lyon. | Max Rossi / REUTERS

La Pulce di Talla (1m67), ancien joueur de la Juventus, faisait montre d’une activité impressionnante lorsqu’il contrait in extremis et en pleine surface une tentative de Kevin De Bruyne (40e). Avant cela, Pellè avait manqué d’un rien le deuxième but d’une tête mal ajustée (35e). Au retour des vestiaires, ce dernier voyait une nouvelle reprise de la tête repoussée par Thibaut Courtois (55e).

Les Italiens impressionnaient par leur rigueur défensive. Comme pour confirmer la caricature souvent faite d’eux, ils n’hésitaient pas à effectuer de grossières fautes pour stopper un danger. Ainsi, Chiellini et Eder accrochaient sans vergogne au milieu de terrain Eden Hazard et Kevin De Bruyne (65e et 75e). Bonucci récoltait aussi son carton jaune en découpant un adversaire (78e). Et lorsqu’ils étaient finalement pris à revers, ils pouvaient compter sur la maladresse de Romelu Lukaku, tout seul devant Buffon (52e).

Les Belges impuissants

Le sélectionneur Marc Wilmots lançait dans la bataille deux attaquants, Divock Origi et Yannick Ferreira-Carrasco, à la place de l’avant-centre Lukaku et du défenseur Laurent Ciman. Conte répondait en remplaçant Daniele De Rossi par Thiago Motta (78e).

Mais la tête d’Origi s’envolait au-dessus de la barre. Les accélérations d’Eden Hazard ne parvenaient toujours pas à déstabiliser complètement les défenseurs transalpins (88e). À l’inverse, sur un énième raid d’Antonio Candreva, Pellè doublait la mise au bout des arrêts de jeu (93e).

Dans quatre jours, les coéquipiers de Buffon auront l’occasion de se qualifier en battant la Suède de Zlatan Ibrahimovic, tenu en échec cet après-midi par l’Irlande. Le lendemain, les Belges devront, eux, l’emporter face aux surprenants Irlandais pour continuer à rêver d’un beau parcours.

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