Les supporteurs gallois ont vu leur prière s’exaucer, eux qui ne cessent de chanter « Don’t take me home, please don’t take me home » dans les rues de France depuis le début de l’Euro. Avec leur victoire sans appel (3-0) contre la Russie, les coéquipiers de Gareth Bale ont réalisé le rêve d’une nation : se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition.

« On se souviendra et on chérira cette nuit pendant des générations, se régale The Western Mail ce mardi matin. Cette performance légendaire envoie le Pays de Galles au pays des rêves et la Russie dans celui du désespoir. »

Si le quotidien de Cardiff insiste sur la performance collective des Dragons gallois – « il y avait des idoles partout » –, il retient en particulier celle de ses deux stars : Gareth Bale et Aaron Ramsey, tous deux auteurs d’un but face à la Russie : « Quand ces deux-là sont à leur plus haut niveau, note The Western Mail, le Pays de Galles peut battre n’importe qui. »

Aaron Ramsey et Gareth Bale lors du match Pays de Galles-Russie, le 20 juin, à Toulouse. | Hassan Ammar / AP

La colère russe

La presse russe, elle, met justement l’échec de la Russie sur le compte de l’absence de ses deux joueurs majeurs, Igor Denisov et Alan Dzagoev, blessés. « L’équipe n’a pas réussi à survivre à leur perte et a creusé sa tombe juste là, en plein milieu du terrain et aux yeux de tous », se désole le quotidien sportif Sport-Express. « Ces joueurs étaient la colonne vertébrale de l’équipe », exagère le journal russe Argoumenty i Fakty.

Sport-Express ne cache pas sa déception quant à la contre-performance de sa sélection nationale :


« Cette équipe, nous avons honnêtement essayé de l’aimer. Nous avons cru en elle, espéré pour elle, nous l’avons soutenue comme on pouvait, fermé les yeux sur ses erreurs. Mais aujourd’hui, tout cela ne compense pas notre douleur, notre colère, voire notre haine. Encore une fois, l’équipe n’était absolument pas prête. Car dans ce genre de match décisif, le jeu est en grande partie déterminé par la volonté. »

Bale, héros collectif

The Daily Telegraph salue, lui, l’exploit de ses voisins gallois, censés être « l’équipe d’un seul homme », Gareth Bale. « Il a quand même un sacré casting pour l’accompagner », reconnaît le journal britannique. « Bale terrifiait ses adversaires russes à chacune de ses prises de balle, jouant avec finesse et aplomb, comme Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic semblent l’avoir oublié. Mais ce qui a fait de sa prestation un moment si convaincant, si magistral, si extraordinaire, c’est que tous ses coéquipiers en maillot rouge ont suivi son exemple. »

The Western Mail rappelle également les racines de cette victoire magistrale : la campagne de qualification pour l’Euro 2004, au cours de laquelle les Russes avaient éliminé les Gallois sans ménagement :

« Nous avons attendu treize ans pour prendre notre revanche, mais de quelle manière ! Ça valait le coup d’attendre. »

Cette fois, Pelé ne les arrêtera pas

Désormais, l’horizon paraît dégagé pour les Gallois, estime le quotidien de Cardiff, qui se souvient que la dernière fois que le Pays de Galles a atteint la phase finale d’un tournoi international, en 1958, il n’avait cédé que face à un joueur : le Brésilien Pelé. « On ne rencontrera pas de sitôt quelqu’un qui peut s’approcher de son niveau, conclut le journal, l’aventure n’est pas près de s’arrêter. »

Côté russe, l’avenir paraît bien plus sombre, comme le suggère le quotidien Komsomolskaya Pravda : « Ce fiasco de l’Euro 2016 ne présage rien de bon quant à la Coupe du monde de 2018 que la Russie doit organiser. »

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