Près de deux ans après son inauguration, le nouveau Stade-Vélodrome de Marseille a enfin trouvé un coéquipier qui accepte d’apposer son nom sur sa mythique façade. Vendredi 3 juin, la société Orange a officialisé son partenariat avec Arema, filiale du groupe Bouygues et concessionnaire du stade marseillais pour encore plus de trente ans. Une annonce surprise qui met fin au « feuilleton du naming » qui courait depuis la fin des travaux de rénovation à l’été 2014.

Le stade Vélodrome deviendra officiellement l’« Orange-Vélodrome » à l’issue de l’Euro 2016. Le nom et le logo de la société de téléphonie, déjà très présente dans le football professionnel, orneront dès le début de la prochaine saison de Ligue 1 le toit immaculé de l’enceinte marseillaise. Le mariage s’est déroulé dans la salle d’honneur de la mairie de Marseille, en présence de Stéphane Richard, président-directeur général du groupe Orange, et d’un Jean-Claude Gaudin, maire Les Républicains de la ville, qui s’est dit « ravi de recueillir le consentement » des deux sociétés.

Le montant du contrat pas révélé

A une semaine du premier match du championnat d’Europe à Marseille – Angleterre-Russie le 11 juin –, la nouvelle semble tomber à pic pour M. Gaudin. Le maire a toujours du mal à faire passer auprès de ses administrés le partenariat public-privé qui a permis la rénovation du Stade-Vélodrome et la facture de près de 550 millions d’euros qui en découle. La mauvaise saison vécue par l’Olympique de Marseille – 42 000 spectateurs de moyenne contre 53 000 l’an dernier – n’a rien arrangé à l’affaire, en plafonnant le loyer payé par le club à la municipalité à 4 millions d’euros pour la saison 2015-2016.

L’union scellée ce vendredi 3 juin cache également un gros secret. Malgré les questions répétées, le montant de la dot apportée par la mariée Orange dans la corbeille d’Arema n’a pas été révélé. Un mystère paradoxal. Malgré sa mise en gérance, le stade appartient toujours à la municipalité marseillaise et reste donc un équipement public. « Ce contrat relève d’une négociation privée entre deux sociétés et nous n’avons aucune raison d’en donner le montant », a estimé Stéphane Richard, acceptant seulement de préciser que son groupe s’engageait « pour dix ans ».

En 2014, dans l’euphorie de la fin des travaux, Arema et la ville de Marseille évoquaient un chiffre espéré de 3 millions d’euros pour le naming du Stade-Vélodrome. Deux ans plus tard, et après une longue quête de partenaires potentiels, il semble que la manne ait été revue à la baisse, estimée, selon plusieurs sources, entre 2 millions et 2,7 millions d’euros. « Ce n’est pas nous qui faisons la mauvaise affaire », glissait ainsi un des très nombreux cadres d’Orange présents vendredi à Marseille.

Vente du club toujours en suspens

L’affaire est d’autant plus intéressante pour Orange que le contrat de partenariat signé comprend deux volets. Outre le naming, le groupe de téléphonie s’engage également à assurer la « transformation digitale » du Vélodrome. Ce dernier doit devenir un stade connecté, avec l’installation de 1 000 bornes assurant une couverture Wi-Fi de haute densité. « Le Stade-Vélodrome est une icône qui méritait d’être mise au service d’une autre icône, Orange, la plus belle marque de France », s’est enflammé Bruno Botella, président d’Arema.

Absente à la tribune lors de la signature du contrat, l’Olympique de Marseille n’a pas participé aux négociations concernant le nouveau nom d’un stade dont elle est pourtant le facteur d’attractivité principal. Aux prises avec d’autres tourments – la vente du club est toujours en suspens – l’OM espère seulement que le contrat passé entre Orange et Arema n’imputera pas celui qu’elle détient directement avec l’opérateur de téléphonie pour un montant flirtant avec le million d’euros.

Pour les contribuables marseillais, l’arrivée d’Orange sur la façade du Stade-Vélodrome ne devrait pas changer grand-chose. « Aucun reversement supplémentaire ne devrait être effectué à la ville l’année prochaine », a estimé Bruno Botella, le président d’Arema. En 2014 et 2015, c’était déjà le cas.

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