Gibert Collard, lors de l’émission « Questions d’info », mercredi 18 mai. | LCP capture d'écran

Du tac au tac. Alors qu’Alain Juppé estime qu’une victoire du Front national « plongerait le pays dans le chaos », Gilbert Collard le mouche : « Il aurait mieux fait de condamner Chirac quand, en 1991, il a tenu des propos sur le bruit et l’odeur qui peuvent rendre fou le travailleur français”. »

Invité mercredi 18 mai de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, le député apparenté Front national du Gard a qualifié le maire de Bordeaux de « produit périmé ». Alain Juppé a beau être au zénith dans les sondages, il ne parviendra pas à « se qualifier » pour le second tour de la présidentielle, a-t-il prédit. « C’est le produit le plus usé, le plus cinématographique – en noir et blanc –, le plus décadent de la politique. Il n’est pas dans la postmodernité », a-t-il fait valoir.

L’avocat se dit persuadé que c’est François Hollande qui, grâce à sa « rouerie », y parviendra. « Il a l’appareil d’Etat ; il a une certaine presse avec lui ; il va mobiliser. Il va y arriver », a prédit le député du Gard, avant d’ajoutant : « Il y aura un duel Hollande-Le Pen, avec une victoire de Marine. »

L’époque « de la taille et de la gabelle »

Cela ne l’empêche pas de moquer l’optimisme du chef de l’Etat : « Il ne faudrait pas que le “ça va mieux” présidentiel se transforme en “ça ira ça ira”, refrain symbole de la Révolution française », a-t-il lancé en décrivant un pays « voûté sous les impôts », comme à l’époque « de la taille et de la gabelle ».

Interrogé sur les manifestations de policiers organisées mercredi 18 avril pour protester contre les violences dont ils seraient les victimes, le député a exprimé sa solidarité, avant de se rendre dans le cortège parisien au côté de Marion Maréchal-Le Pen. « J’ai listé ce qu’ils reçoivent, c’est incroyable : bouteilles, boulons, pavés, harpons de pêche, boules de pétanque hérissées de lames de couteau, bombes agricoles », a-t-il lancé.

« Derrière cette violence, il y a l’extrême gauche radicale, et puis des éléments complètement au-delà de la politique, dans une espèce de délire asocial, qui viennent s’entraîner, tâter le terrain, voir comment ça se passe », a-t-il accusé. « Ils s’entraînent à la guérilla », a-t-il insisté, en disant redouter « un grand moment de déferlement de violence ».