Au jour du coup d’envoi de l’Euro 2016 de football en France, et alors que la situation devenait critique sur le front des déchets dans la capitale, la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que « toutes les ordures ser[aie]nt ramassées » malgré la grève en cours des éboueurs.

« Bien sûr, toutes les ordures seront ramassées. » Quand ? « Là, maintenant. Aujourd’hui, elles sont en train d’être ramassées », a assurré vendredi 10 juin sur RMC et BFM-TV Mme Hidalgo, qui a précisé qu’une cinquantaine de camions supplémentaires avaient été déployés jeudi, et une trentaine vendredi.

La situation est devenue critique dans la capitale où le ramassage des ordures n’est plus assuré que dans un arrondissement sur deux. Mercredi, la mairie a demandé à la police d’intervenir dans deux garages de camions de ramassage bloqués par des militants CGT à Ivry-sur-Seine.

« Dès hier soir [jeudi] nous avons pu faire sortir une cinquantaine de camions de plus pour ramasser les ordures normalement et essayer de récupérer le surplus », a fait savoir la maire de Paris. « Ce matin [vendredi], nous avons trente camions de plus dans Paris. » Mais pour « revenir à une situation normale il faut quelques jours bien évidemment ».

« Moi, je prône le dialogue »

Les personnels et agents de la Ville de Paris qui bloquent l’usine de traitement des déchets d’Ivry-sur-Seine/Paris 13, le plus important centre de traitement des ordures de la région et de France, ont décidé jeudi de reconduire leur grève jusqu’à mardi, journée de manifestation nationale contre la loi El Khomri.

Mme Hidalgo, très critique envers le gouvernement, a exhorté ce dernier à « dialoguer » avec les syndicats sur le projet de loi travail. « Moi, je prône le dialogue plutôt que les méthodes qui consistent à s’envoyer des coups de menton à la figure », a-t-elle lancé, alors que le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, venait de déclarer qu’il n’y aurait « pas de nouvelle négociation » à la SNCF. « J’ai entendu des signaux positifs de la part du leader de la CGT, de la part du leader de FO, en disant “on est prêt à discuter”, alors discutons », a-t-elle insisté.

Mme Hidalgo demande au gouvernement de « réécrire » l’article 2 du projet de loi travail, qui promeut les accords d’entreprise majoritaires, pointant le risque de « dumping social ». « Je n’ai pas la formule pour réécrire, mais je suis sûre qu’en mettant tout le monde autour de la table, on trouvera une solution qui ne fasse perdre la face à personne, c’est important. »