Un train Thalys part de la gare Midi - Zuid | FRANCOIS LENOIR/REUTERS

Une grève déclenchée dans la soirée de mercredi paralysait, jeudi matin, la circulation des trains en Wallonie. Le mouvement a eu des répercussions immédiates dans la Région de Bruxelles et en Flandre, même si la plupart des lignes étaient exploitées normalement dans le nord du pays. Certains trains arrivant dans les villes flamandes partent, en effet, de Wallonie.

Aucun train ne roulait dans cette région au début de la journée. Des piquets de grève étaient installés devant les grandes gares et le personnel d’accompagnement, ainsi que celui des cabines de signalisation, se croisait les bras. Le trafic vers la France, notamment entre Tournai et Lille devait également être perturbé, comme celui des Thalys reliant Bruxelles à Paris.

Une intense grogne sociale

Les deux grands syndicats des chemins de fer, socialiste et chrétien, ont convoqué la grève pour protester contre une décision de HR-Rail, la société qui emploie le personnel de la SNCB. Une note interne a mis le feu aux poudres. Elle évoquait la suppression de jours de récupération pour les cheminots. Les syndicats redoutent dès lors une remise en question de la semaine de travail de 36 heures actuellement en vigueur. Une autre grève était prévue pour le mardi 31 mai. Certains syndicalistes évoquent un mouvement « au finish », jusqu’à cette date au moins.

La situation financière de la SNCB est l’un des grands motifs de préoccupation pour le gouvernement fédéral, confronté par ailleurs à une intense grogne sociale. Après une manifestation nationale qui a rassemblé 60 000 personnes à Bruxelles, mardi 24 mai, les organisations syndicales annoncent d’autres actions et une grève générale pour protester contre le programme économico-social de la coalition au pouvoir.

Mercredi, celle-ci espérait pourtant avoir réglé un autre conflit, celui qui paralyse les prisons de Wallonie et de Bruxelles depuis un mois. Un protocole d’accord, conclu après 10 rounds de négociation, doit être soumis aux surveillants pénitentiaires.

Ces tensions surviennent alors que le gouvernement espère redresser l’image du pays, entachée par les attentats du 22 mars et les diverses failles qu’ils ont révélés. Elles menacent, en outre, l’unité de la coalition au pouvoir : le fait que les grèves surviennent essentiellement en Wallonie est un argument de poids par les nationalistes de l’Alliance néoflamande (NVA), qui pressent le premier ministre d’aller plus loin dans les réformes, redoutant, comme l’a dit le président de ce parti, Bart de Wever, que l’équipe au pouvoir soit tentée par « le statu quo ».