Le groupe D de cet Euro 2016 ressemble au C : un gros poisson et trois prétendants qui vont venir lui taquiner les nageoires.

La sélection espagnole au grand complet, le 5 juin à Las Rozas. | CARMELO RUBIO / AFP

  • Le favori : l’Espagne

Double championne d’Europe en titre, l’Espagne rêve d’une incroyable passe de trois et s’appuiera de nouveau sur son fameux tiki taka, ce jeu à base de possession de balles et de banderilles plantées dans le dos de défenses devenues folles. Certes, la Roja fait moins peur depuis sa déroute au Mondial 2014, et une élimination au premier tour qui a fait désordre. Certes, la Roja se cherche toujours un avant centre, et comptera cette fois sur des nouveaux, comme Morata, Nolito, voire même l’ancien Aduriz. Certes, Iniesta vieillit, et il sera orphelin de Xavi. Mais cette équipe d’Espagne tire moins sa force de ses individualités que d’un style de jeu qui reste encore redoutable, et redouté.

Le joueur à suivre : Andrés Iniesta. Celui qui a offert la Coupe du monde 2010 à l’Espagne est le régulateur de sa sélection. Ce qui est à la fois rassurant et inquiétant, puisque les rares cheveux du Barcelonais se sont mis à blanchir au même rythme que ses inspirations sont devenues moins tranchantes.

Petr Cech fait des selfies, le 8 juin à Tours. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

  • Les outsiders : la Croatie, la République tchèque et la Turquie (dans le désordre)

Derrière la Roja, les trois autres sélections, qui jouent toutes plus ou moins en rouge, ce qui ne veut rien dire mais on peut néanmoins le constater, les trois autres sélections donc, devraient se livrer à une belle bagarre pour éviter de rester à quai.

Peut être moins impressionnante sur le papier, la République tchèque arrive en pleine confiance, après avoir pris la première place de son groupe de qualifications, devant l’Islande, la Turquie (déjà), et les Pays-Bas (lesquels sont restés à la maison). Avec l’inamovible Petr Cech dans les cages, et le beaucoup plus amovible Tomas Rosicki à la mène, quand il n’est pas blessé, les hommes de Pavel Vrba peuvent jouer vite et bien.

La Reprezentace tremble aussi à l’idée de subir la loi d’une compétition qui lui réussit une fois sur deux, et de moins en moins bien. Finalistes en 1996, demi-finalistes en 2004, quart-de-finalistes en 2012, la logique suggère donc une élimination au premier tour pour les Tchèques cette année, avant un huitième de finale en 2020 qui annoncera leur renouveau.

Luka Modric remet en jeu, le 7 juin à Deauville. | JOHN SIBLEY / REUTERS

Le célèbre maillot à damiers de la Croatie avait flotté très haut lors du Mondial 1998, avec une 3e place méritée pour Davor Suker et consorts. Avec un milieu de terrain parmi les plus techniques du tournoi, grâce notamment à la paire Modric-Rakitic, les Croates ont vécu une campagne de qualifications maîtrisée.

Ils leur faudra toutefois éteindre la ferveur d’une Turquie imprévisible, surtout lorsqu’elle est dirigée par Fatih Terim. Le sélectionneur avait réussi quelques coups de génie en 2008 pour amener son équipe jusqu’aux demi-finales, il devra s’en inspirer pour tirer son épingle d’un groupe dense. Semih Sentürk n’est plus là pour mettre des buts dans les arrêts de jeu mais les Turcs pourront s’appuyer sur Turan ou Calhanoglu pour faire tourner la tête des défenses adverses.

Les Turcs sont prêts. | HANDOUT / AFP

Les joueurs à suivre : Petr Cech (République tchèque), Luka Modric, Ivan Rakitic (Croatie), Arda Turan (Turquie), mais encore le prodige turc Emre Mor, 18 ans à peine, formé au Danemark et qui vient d’être transféré au Borussia Dortmund.

  • Le scenario probable

L’Espagne devant, les autres derrière. La Croatie fait valoir sa supériorité technique et son amour des terrains de foot français pour prendre la deuxième place, juste devant des Turcs qui se qualifient in extremis, grâce à un but à la première minute d’Arda Turan, le Semih Semturk en miroir, qui renvoie les Tchèques au pays.

  • Le scenario improbable

Il n’y a pas de scenario improbable avec l’Espagne. La Roja devant , les autres derrière.