« Elder Scrolls Legends ». | Bethesda

Sur le papier, tout les rapproche. Leur famille de jeux, leur thématique, même leurs éditeurs : au Salon du jeu vidéo E3 de Los Angeles, parmi les jeux d’action et d’aventure, deux jeux de cartes en ligne avec des dragons s’étaient fait une place. Le premier, Elder Scrolls Legends, est conçu par Bethesda, dans l’univers ultrapopulaire des Elder Scrolls (Skyrim…). Le second, Gwent, est issu du jeu de rôle à succès de 2015, The Witcher 3, édité par CD Projekt Red.

Dans les deux jeux, il y a des épées et des monstres, et les deux titres bénéficiaient d’un budget marketing important sur le salon, mais les ressemblances s’arrêtent là. Car, en pratique, tout les oppose.

« Elder Scrolls Legends », cousin de « Magic » et « Hearthstone »

The Elder Scrolls: Legends - Gameplay Overview
Durée : 01:42

Elder Scrolls Legends, très fortement mis en avant par Bethesda lors de sa conférence à l’E3, s’inspire directement des classiques du jeu de cartes fantastique, comme Magic : the Gathering ou Hearthstone. Le joueur a à sa disposition une main de cartes, qui contient des sorts et des créatures, et doit réduire les 30 points de vie de son adversaire à zéro. La principale originalité est que le plateau de jeu se divise en deux « couloirs », qui accueillent les créatures des deux joueurs, et dont le contrôle est un enjeu stratégique majeur. Les parties sont rapides, et le jeu proposera plusieurs modes : parties compétitives pour grimper dans le classement du jeu, un mode « arène » dans lequel on sélectionne ses cartes une par une…

Des formats qui rappellent directement ceux proposés par Hearhtstone. « C’est vrai mais, quand nous avons commencé à travailler sur Elder Scrolls Legends, Hearthstone n’existait pas encore », s’amuse Pete Hines, vice-président de Bethesda. En quoi Elder Scrolls Legends serait-il meilleur que ses concurrents ? « Ce qui fait tout l’intérêt du jeu, ce n’est pas une fonctionnalité précise, estime M. Hines. C’est un ensemble de petites choses qui, mises bout à bout, font une expérience unique. Par exemple, en parties classées, vous ne pouvez pas perdre de rangs avant la fin de la saison : si vous avez atteint le rang 4, vous resterez rang 4, même si vous perdez tous vos matchs ensuite. Nous pensons qu’il est important de permettre aux joueurs d’expérimenter, de tenter de nouvelles stratégies, ou d’essayer des choses amusantes sans qu’ils aient peur de chuter dans les classements. »

Le jeu propose cependant une variation intéressante sur un mode classique : la possibilité de jouer au mode « arène » contre la machine. « Si vous débutez dans ce type de jeu, cela vous laisse le temps de tester toutes les stratégies possibles, de vous familiariser avec les cartes, leur interaction, bref de découvrir ce qui vous plaît et ce que vous aimez jouer avant de devoir affronter d’autres joueurs », détaille M. Hines. Pour les joueurs orientés vers la compétition, Bethesda envisage de financer un système de tournois.

Bêta fermée en cours. Gratuit avec contenu additionnel payant.

« Gwent », le jeu de cartes de « The Witcher 3 »

Gwent Gameplay Trailer: Gwent Trailer (Witcher Card Game Gwent at E3 2016)
Durée : 00:31

L’histoire de Gwent est assez paradoxale. Il existe déjà comme un mini-jeu dans The Witcher 3, sorti l’an dernier – dans toutes les bonnes tavernes de ce jeu de rôle, on trouve des joueurs de Gwent à affronter. CD Projekt Red, l’éditeur du jeu, a décidé après coup d’en faire un jeu à part : « Nous avons reçu tellement de demandes des joueurs réclamant un jeu Gwent que nous avons décidé, après la sortie de The Witcher 3, de repartir à zéro pour en faire un jeu à part entière », explique Jason Slama, programmeur en chef du jeu.

Le jeu a donc été intégralement refait et complexifié, mais les mécanismes de base restent les mêmes. Chaque manche se joue en deux parties gagnantes, mais, contrairement à la quasi-totalité des jeux de cartes, le joueur ne pioche jamais : sa main de départ contient la totalité des ressources dont il disposera durant la partie. Là aussi, les cartes représentent des créatures et des sorts, que l’on dispose sur un plateau pour tenter d’obtenir plus de points que son adversaire à la fin de la manche. La manche s’achève quand les deux joueurs passent leur tour.

Le bluff et la gestion du moyen terme jouent donc un rôle très important dans les parties : utiliser toutes ses ressources durant la première manche pour écraser son adversaire est une très mauvaise idée si cela ne vous laisse que des cartes faibles pour jouer les deux prochaines manches… « C’est l’un des aspects les plus intéressants du jeu, estime Brad Auty, de l’équipe de Gwent. Concéder une manche ne veut pas dire perdre le match, bien au contraire. D’ailleurs, il est tout à fait possible de gagner deux manches à zéro, mais cela n’arrive que si votre adversaire a fait une énorme erreur – la plupart des matchs se décident en trois manches, et, plus que les cartes dont vous disposez, c’est vraiment la manière dont vous les jouez qui décide de l’issue. »

Le jeu ne se limitera pas à un système de batailles entre joueurs – il comportera également une campagne en solo, d’une durée d’une dizaine d’heures, promet CD Projekt Red. Cette campagne permettra de se familiariser avec les règles et d’obtenir des cartes en accomplissant des quêtes – le jeu de cartes inspiré d’un jeu de rôle aura donc son propre jeu de rôle.

Bêta fermée sur PC, Xbox One, PlayStation 4 en septembre. Gratuit avec contenu additionnel payant.