Ségolène Royal, mercredi 15 juin, à l’Elysée, lors de la ratification de l’accord sur le climat, conclu le 12 décembre à Paris à l’issue de la COP21. | JACKY NAEGELEN / AFP

Ségolène Royal, la ministre de l’environnement et de l’énergie, a précisé la somme que devront payer les 28 millions de ménages abonnés aux tarifs réglementés d’EDF et concernés par une facture de rattrapage. « Ce réajustement sera, je pense, de 1,50 euro par mois, pendant dix-huit mois, soit une trentaine d’euros », a détaillé la ministre de l’environnement, lors d’une interview sur Europe 1, jeudi 16 juin.

Ce rattrapage découle de la décision mercredi du Conseil d’Etat, annulant un arrêté qui avait entraîné au 1er novembre 2014 une hausse de 2,5 % des tarifs réglementés, jugée insuffisante.

« Il n’y aura plus d’augmentation au 1er janvier »

La hausse des tarifs de 2,5 % au 1er novembre 2014, faisait elle-même suite au gel d’une hausse de 5 % censée intervenir le 1er août de la même année. Le gouvernement avait, à l’époque, voulu appliquer une hausse plus modérée des tarifs, censés couvrir les coûts d’EDF, pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Ce gel a aussi été annulé par le Conseil d’Etat.

« J’ai réformé ce système – qui était scandaleux – d’augmentation systématique et généralisée deux fois par an, parce que je veux protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. J’ai voulu marquer le coup pour faire en sorte que le consommateur d’électricité paye le juste prix », a précisé par la ministre de l’environnement.

Depuis, la méthode de calcul des tarifs réglementés a été réformée et c’est la Commission de régulation de l’énergie qui fixe leur évolution une fois par an en prenant en compte notamment l’évolution du prix du courant sur le marché de gros.

« Grâce à ce nouveau système, il n’y aura plus d’augmentation au 1er janvier. Il n’y aura plus qu’une seule augmentation par an, décidée par la commission de régulation de l’énergie, qui n’intègre que les prix réels de production de l’électricité », a insisté Ségolène Royal.

Trois mois pour publier un nouvel arrêté

L’Etat a trois mois pour publier un nouvel arrêté fixant cette augmentation rétroactive des tarifs. Cette décision concerne les tarifs « bleus », appliqués aux particuliers, ainsi que les anciens tarifs « verts » appliqués aux plus gros consommateurs d’électricité, entre le 1er novembre 2014 et le 31 juillet 2015.

Interrogée sur l’évolution des tarifs en 2016 et 2017, Ségolène Royal a estimé qu’ils devraient augmenter de « moins de 1 %, peut-être aux alentours de 0,5 % ».

La fermeture de Fessenheim « doit être tenue »

La ministre de l’environnement et de l’énergie est également revenue sur le processus de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). « Le décret d’arrêt de fonctionnement de Fessenheim doit être pris avant la fin de cette année (), donc, le processus doit être tenu et il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas », a affirmé Ségolène Royal, alors qu’EDF, l’exploitant de la centrale, souhaite boucler les discussions sur son indemnisation avant d’enclencher la fermeture des installations.

En vertu de la loi de transition énergétique, Fessenheim devrait fermer parallèlement à l’entrée en service du réacteur EPR de Flamanville (Manche), prévue à la fin de l’année 2018.