François Hollande participe à une cérémonie de signature d'un accord de construction d'une usine de maintenace de moteurs d'avion entre Air France-KLM et Safran au Palais de l'Elysée, mardi 24 mai 2016 | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCHPOLITICS POUR LE MONDE

Le projet de loi travail, « une loi de progrès utile à notre pays », « ne sera pas retiré », assure François Hollande dans un entretien à paraître mardi 31 mai dans le quotidien Sud Ouest. « La philosophie et les principes de l’article 2 seront maintenus », ajoute le président de la République.

L’article 2 – le plus contesté –, qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise sur la convention de branche en matière d’aménagement du temps de travail, « prévoit que l’accord d’entreprise, pour être valide, devra être approuvé par les syndicats qui représentent une majorité de salariés. C’est un verrou très sérieux », estime le chef de l’Etat.

Quant au projet de loi, « ce texte assure de meilleures performances pour les entreprises et offre des droits nouveaux aux salariés. C’est parce que c’est une loi de progrès utile à notre pays que je considère qu’il est nécessaire de le mener jusqu’à son terme », souligne-t-il.

Pour le président, « le débat qui va s’ouvrir la semaine prochaine au Sénat sera intéressant : nous verrons ce que la droite proposera en matière de droit du travail puisqu’elle y est majoritaire. La comparaison fera sans doute progresser la raison ».

« Le texte s’appliquera et les Français pourront alors juger »

Interrogé sur un éventuel recours au 49-3 en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, François Hollande dit « préférer que le texte soit adopté sans y avoir recours. Mais pas au prix d’un renoncement » :

« Après six ou sept mois de débats, qui osera dire que le gouvernement sera passé en force ? Ensuite le texte s’appliquera et les Français pourront alors juger : il restera neuf mois jusqu’à l’élection présidentielle, ils verront concrètement s’il aura permis des progrès et se prononceront en conséquence. »

Interrogé sur des perturbations éventuelles pendant l’Euro de football – qui se déroulera du 10 juin au 10 juillet – dues aux conflits sociaux en cours, François Hollande rappelle que « la menace reste celle du terrorisme ».