Emmanuel Macron, lors de son intervention au Forum mondial des matériaux, le 10 juin 2016. | FRED MARVAUX / AFP

Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a publié, lundi 13 janvier, une tribune sur Facebook dans laquelle il revient sur la révélation de Mediapart et du Canard enchaîné affirmant que son patrimoine allait être réévalué, l’amenant à payer l’impôt sur la fortune (ISF) avec rétroactivité sur 2013 et 2014.

Dans cette tribune, Emmanuel Macron précisé avoir réglé 4 174 euros au titre de l’ISF en 2013 et 2 264 euros pour 2014 après cette réévaluation.

Le 31 mai, après la publication des informations de Mediapart, le ministre s’était posé en victime d’une cabale destinée à le « déstabiliser » et avait déploré une « société du déballage ». Dans le texte publié lundi, intitulé « Rétablir la vérité », il explique qu’« après mûre réflexion », il a « décidé de rétablir la vérité sur ces sujets, même si cela (le) conduit à révéler ce qui devrait rester privé ».

Il y souligne n’avoir « évidemment jamais rien dissimulé à l’administration fiscale » et ajoute qu’il n’a « pas sous-évalué [son] patrimoine en vue d’échapper à l’ISF, ni organisé de dispositif fiscal pour échapper à cet impôt ».

« La vie politique n’est pas une jungle »

La première évaluation de la maison de son épouse au Touquet (1,2 million d’euros) avait été faite par un expert, ajoute-t-il. Mais les services fiscaux ont eu en 2015 une autre évaluation (1,45 million d’euros).

« Compte tenu de mes fonctions, (…) j’ai renoncé à engager plus avant les discussions. Alors que j’estime être parfaitement dans mon droit, il n’était pas envisageable pour moi, comme ministre, d’entamer un dialogue plus long, voire une action contentieuse contre l’administration. »

Emmanuel Macron explique également avoir acheté un appartement à Paris, en 2007 « financé en totalité avec des emprunts, car je n’avais aucun apport personnel ou familial ».

« La vie politique n’est pas une jungle où tout peut être dit pour salir, où le soupçon remplace la transparence et où les indispensables contre-pouvoirs deviennent un autre pouvoir lui-même intouchable », écrit-il ensuite.

L’image de l’ancien banquier chez Rothschild, apprécié par l’opinion publique il y a encore quelques semaines, alors qu’il venait de lancer son mouvement En marche !, s’est sensiblement dégradée ces dernières semaines.

Le 10 juin, il a été interrompu, lors de son intervention au Forum mondial des matériaux, par un manifestant qui a voulu lui remettre un bleu de travail, expliquant, avant d’être évacué par le service d’ordre, que « ce n’est pas en mettant un costard qu’on travaille ». Une référence directe aux propos qu’il avait tenus, à la fin mai à Lunel (Hérault), à un membre de Nuit debout et militant anti-loi travail, à qui il avait asséné que « la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ».