Depuis deux mois de mobilisation contre la loi travail, les affrontements entre forces de police et manifestants s’accroissent. Ici à Rennes le 17 mai. | DAMIEN MEYER / AFP

Dix-neuf personnes ont été interpellées, jeudi 19 mai, dans le métro de Rennes en flagrant délit de dégradations, a annoncé, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République, Nicolas Jacquet. Elles ont été placées en garde à vue pour « association de malfaiteurs et dégradations volontaires de biens destinés à l’utilité publique par des personnes agissant en réunion et le visage dissimulé ».

Les enquêteurs avaient réussi à obtenir l’information d’une action de « sabotage » prévue jeudi matin par ce groupe dans les stations du métro rennais. L’ensemble des stations a été placé sous surveillance, conduisant à l’interpellation du groupe, cinq femmes et 14 hommes, interpellés, entre 6 et 7 heures, sur des stations de la périphérie rennaise en flagrant délit de dégradations « sur les bornes de validation des titres de transport », a précisé le procureur.

Présents à Rennes depuis plusieurs semaines

Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre d’une enquête sur des violences lors des manifestations dans la ville, a expliqué le procureur :

« Depuis plusieurs mois, la ville de Rennes est confrontée à l’action violente d’un certain nombre d’individus qui n’hésitent pas à se livrer à des exactions, qu’il s’agisse de violences contre les services de police ou de dégradations sur les commerces ou sur les bâtiments publics. »
« Depuis quelques semaines, la direction départementale de la sécurité publique est parvenue à identifier un groupe d’individus manifestement organisé et structuré, agissant ensemble sur les manifestations et se réunissant périodiquement pour évoquer ou préparer les actions violentes notamment de dégradations. »

Le 12 mai, le procureur avait saisi la direction interrégionale de la police judiciaire d’une enquête concernant ce groupe pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des violences ou des dégradations aggravées en bande organisée ».

Violents affrontements lors des manifestations

Les personnes interpellées jeudi encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement. La plupart ont refusé de décliner leur identité ou de se soumettre à la prise d’empreintes digitales, a précisé le procureur. Elles ont entre 20 ans et une trentaine d’années et sont présentes dans la région de Rennes depuis plusieurs semaines.

Après deux mois de mobilisation contre la « loi travail », les tensions entre policiers et manifestants s’accroissent et les affrontements se multiplient. Plus de 350 membres des forces de l’ordre ont été blessés depuis le début des manifestations en France. Depuis le début du mouvement social, le parquet de Rennes a enregistré douze dépôts de plaintes pour des violences policières.

Le 28 avril, un étudiant, Jean-François Martin, 20 ans, a définitivement perdu son œil gauche. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) n’a pas encore établi que c’est la munition d’un lanceur de balles de défense – type Flash-Ball – qui a grièvement blessé le jeune homme.