Julian Assange avec son avocat et le ministre des affaires étrangères équatorien, le 19 juin, à Londres. | STR / AFP

L’Equateur a reçu ce lundi une demande formelle de la Suède, pour demander à pouvoir interroger Julian Assange dans les locaux de l’ambassade d’Equateur à Londres, où le fondateur de WikiLeaks vit reclus depuis maintenant quatre ans. M. Assange s’est réfugié dans l’ambassade en 2012 pour échapper à une extradition vers la Suède, où il est accusé de viol – Julian Assange, qui nie les faits, affirme qu’il s’agit d’une tentative détournée pour l’extrader vers les Etats-Unis.

Jusqu’à peu, la Suède s’était refusée à interroger le fondateur de WikiLeaks, qui doit être entendu à ce stade comme témoin, par visioconférence. De premières négociations pour entendre M. Assange dans les locaux de l’ambassade avaient échoué l’an dernier, Quito et Londres se rejetant mutuellement la responsabilité de l’échec des discussions.

Pas de refus d’extradition pour Londres et Stockholm

Mais après une décision d’un groupe de travail des Nations unies, en février, estimant que M. Assange était détenu arbitrairement, les diplomates des deux pays ont repris les discussions, et travaillé à une audition dans les locaux de l’ambassade. Les négociations semblent cependant ne pas avoir totalement abouti – le Grande-Bretagne et la Suède refusent de s’engager à ne pas extrader Julian Assange, a déploré Guillaume Long, le chef de la diplomatie équatorienne.

Selon M. Long, Julian Assange a demandé asile parce qu’il craint « pour sa vie, son intégrité physique, sa liberté ». « Il sentait qu’il était poursuivi en raison de son travail journalistique qui a mis au jour des crimes terribles, de graves violations des droits humains », a ajouté le ministre, estimant qu’« il est temps que nous mettions fin à cette situation ».

« En dépit des multiples efforts de l’Equateur comme négociateur de bonne foi afin de trouver une solution avantageuse pour toutes les parties, la Suède et le Royaume-Uni ont refusé de s’engager à ne pas extrader Julian Assange vers un pays tiers », a déclaré M. Long dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi. Londres et Stockholm rappellent de leur côté que les traités internationaux les empêchent de prendre de tels engagements.