La CGT, premier syndicat à la RATP, appelle les agents de la régie parisienne des transports à une grève illimitée à partir du 2 juin pour demander la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail, a-t-on appris lundi auprès du syndicat.

Comme en mars, le syndicat lie la contestation du projet El Khomri à des revendications propres à l’entreprise : les « besoins légitimes des agents » ne sont satisfaits « ni [par] le projet de loi travail (…) ni par une augmentation ponctuelle au travers des mesures catégorielles et/ou individuelles », explique la CGT dans son préavis, daté du 20 mai, mis en ligne sur son compte Facebook. « La direction, soutenue par le gouvernement, persiste à ne pas augmenter la valeur du point statutaire, seule garantie d’une mesure générale sur l’ensemble des salaires », se plaint Bertrand Hammache, délégué central adjoint.

« On bloque tout »

Dans un tract plus explicite signé de sa section bus, le syndicat réclame « 300 euros d’augmentation » et « le rejet de la loi travail ». « Le dialogue du gouvernement, c’est le 49-3. Le dialogue de la direction, c’est le relevé de décision. La riposte des agents, c’est la grève. On bloque tout ! » écrit-il.

La CGT déplore le gel, pour la deuxième année consécutive, de la valeur de ce point servant à calculer le salaire des agents (hors primes), malgré des « bénéfices records » (437 millions d’euros, + 47 %). Lors des négociations salariales annuelles, qui ont eu lieu le 11 mars, la RATP a refusé une augmentation générale des salaires.

Elle a cependant signé avec l’UNSA et la CFE-CGC un accord sur diverses mesures de revalorisation (de l’intéressement, des bas salaires et d’une prime). De son côté, l’UNSA, deuxième syndicat, a levé le préavis qu’il avait déposé pour la période de l’Euro de football, du 10 juin au 11 juillet, après avoir, affirme-t-il dans un communiqué, obtenu une « augmentation significative » de la « prime vacance des conducteurs ».