L’Algérie, frappée par une très forte baisse de ses revenus pétroliers, va réformer son système de retraites qui fragilise les finances publiques, selon un communiqué officiel publié lundi 6 juin. La réforme va se traduire par la suppression du départ à la retraite sans condition d’âge.

La décision de réformer le système a été prise après une réunion de la « tripartite » formée du gouvernement, du patronat et des syndicats. « Les participants à la  “tripartite” considèrent que les conditions actuelles ne permettent plus le maintien du départ à la retraite sans condition d’âge », explique le communiqué conjoint du gouvernement et des partenaires sociaux.

2,7 millions de retraités

Le texte juge le maintien de « ce dispositif (...) dommageable aussi bien aux équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite qu’à l’outil de production, qui enregistre chaque année d’importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines, notamment les plus qualifiées », poursuit le texte.

Dans le système en vigueur, toute personne ayant cumulé trente-deux années d’activité peut partir à la retraite sans attendre l’âge de départ légal de 60 ans de même qu’il permet de cesser toute activité sans avoir forcément atteint trente-deux années de cotisations.

En 1994, l’Algérie avait aussi mis en place une procédure de retraite anticipée pour atténuer les effets d’un Plan d’ajustement structurel de son économie (PAS) qui s’était traduit par la suppression de dizaines de milliers d’emplois. La procédure permettait aux hommes de plus de 50 ans et aux femmes de plus de 45 ans de prétendre à la retraite. L’Algérie, pays de 40 millions d’habitants, comptait plus de 2,7 millions de retraités au 31 décembre 2015, selon les chiffres officiels.