Dimitri Payet le 15 juin à Marseille. | BERTRAND LANGLOIS / AFP

  • C’est aujourd’hui

GROUPE A : France-Suisse (21 heures, Lille) et Roumanie-Albanie (21 heures, Lyon). Qui dit dernière journée de la phase de groupes dit deux rencontres en même temps, pour éviter les petits arrangements entre amis, suivez mon regard vers les Allemands et les Autrichiens éliminant main dans la main les Algériens du Mondial 1982… Déjà qualifiés avec 6 points, les Bleus vont disputer la première place du groupe contre la Suisse (4 points), pendant que les Roumains (1 point) et les Albanais (zéro point) joueront pour un éventuel repêchage en tant que meilleur troisième.

Préparez-vous à entendre parler de cette histoire de meilleur troisième… Pour rappel, parmi les équipes terminant entre la deuxième et la quatrième place de leur groupe, que nous appellerons donc les troisièmes, seront qualifiées pour les huitièmes les quatre meilleures, à choisir parmi les six groupes. Ceci selon les critères suivants : nombre de points, puis, si égalité, différence de buts, total de buts marqués, fair-play (nombre de cartons) et enfin, si toujours égalité, classement UEFA.

Si vous avez mal au crâne après avoir lu le paragraphe précédent, c’est normal, et ce n’est que le début. Cette nouveauté spéciale Euro à 24 va mettre une sacrée pagaille quant à la liste des qualifiés, et obliger tout le monde à attendre les derniers matchs du groupe F comme « Fin de la phase de groupe » pour connaître enfin l’intégralité des affiches de ces huitièmes (car la répartition des meilleurs troisièmes dans le tableau final dépend aussi des groupes dont ils sont issus).

Didier Deschamps prépare ses joueurs à affronter des meilleurs troisièmes. C’est la chienlit. | FRANCK FIFE, FRANCK FIFE / AFP

Ceci étant dit, arrêtons-nous un instant sur le choc France-Suisse, revanche de la revanche après les affrontements des Mondiaux 2006 (1-1) et 2014 (5-2). Etrangement, cette dernière victoire tricolore est restée un peu en travers de la gorge de la Nati, qui avait pris un beau bouillon sous le ciel brésilien. Pour Didier Deschamps, ce match sera l’occasion de faire (un peu) tourner son effectif, Cabaye ou Gignac étant pressentis pour débuter à la place de Kanté ou Giroud, sous la menace d’une suspension en cas de deuxième carton jaune.

Côté suisse, il faudra tenter un ou deux trucs, la victoire étant obligatoire pour décrocher la première place, et surtout bien bien défendre à partir de la 89e minute, pour éviter de subir le désormais fameux théorème de Payet, qui veut que les tricolores ne marquent qu’à partir de la dernière minute du temps réglementaire.

  • C’était hier

GROUPE E : Belgique-Irlande : 3-0. Les Belges avaient plutôt fait pâle figure pour leur entrée dans cet Euro, en chutant d’emblée (2-0) contre l’Italie le 13 juin à Lyon. Ils se sont spectaculairement rattrapés en infligeant une lourde défaite à l’Irlande (3-0). Une défaite certes sévère mais en aucun cas injuste tant la domination des hommes de Marc Wilmots a été écrasante. Avec 3 points, la Belgique, qui jouera la Suède en dernier match, prend une option sur la deuxième place du groupe E, puisque l’Italie est déjà assurée de la première. Derrière, l’Irlande et la Suède en comptent 1, de point.

GROUPE F : Islande-Hongrie : 1-1. L’Islande a bien cru tenir une victoire historique pour son premier Euro, grâce à un penalty de Gylfi Sigurdsson. Mais un but contre son camp à la 88e minute du défenseur Saevarsson, sans doute affolé par le théorème de Payet, a fini par briser son rêve face à des Magyars qui ont arraché une égalisation méritée. Avec quatre points, la Hongrie est quasiment qualifiée, ne serait-ce qu’au titre de meilleur troisième, ce qui fera se réjouir la nageuse préférée d’une partie du service sport du Monde, Zsuzsanna Jakabos, dont nous espérons croiser de nouveau la route lors des Mondiaux de natation à Budapest en 2017.

Cristiano Ronaldo dépité, le 18 juin au Parc des Princes. | MARTIN BUREAU / AFP

GROUPE F : Portugal-Autriche : 0-0. Humain après tout, Cristiano Ronaldo a manqué un penalty à la 78e minute de ce match largement dominé par les Portugais contre des Autrichiens sans idée. Dominer n’étant pas gagner, théorème de Cristiano, les Lusitaniens concèdent un deuxième match nul de suite, et devront battre la Hongrie pour espérer se qualifier et prendre au passage la première place. Autant dire que tout est encore possible dans ce groupe F, pour la bonne raison que tout y est encore possible.

  • C’est dit

« Cristiano est le meilleur exemple pour notre société et notre jeunesse. Non seulement il est connu pour ses qualités footballistiques, mais aussi au niveau humain. Il est un exemple de détermination et d’ambition, sur et en dehors du terrain. Cristiano est le meilleur athlète du monde et de tous les temps. Et s’il existait un prix pour distinguer la meilleure personne, il le gagnerait aussi parce qu’il est formidable père et ami. »

Une déclaration d’amour signée Jorge Mendes, dans une interview au journal sportif portugais O Jogo. Ne connaissant pas personnellement CR7, la rédaction de la Gazette de l’Euro se gardera bien d’émettre un quelconque jugement quant à la pertinence de ces propos. Rappelons juste que Jorde Mendes est l’agent de Cristiano Ronaldo, futur prix Nobel de lui-même.

Et notons également que le capitaine portugais s’est montré fort magnanime à la fin du match contre l’Autriche, acceptant de poser sur la pelouse pour le selfie d’un fan poursuivi par une horde de stadiers. Reparti en pleurs, le jeune homme ne contredira pas Jorge Mendes.

Cristiano Ronaldo fait un geste à des stadiers, au terme de la rencontre entre l’Autriche et le Portugal, alors qu’un supporteur est entré sur la pelouse pour prendre une photo avec le joueur. | Francois Mori / AP

  • C’est vu

Islande-Hongrie au Vélodrome, quelques esprits chagrins avaient prédit, dès le tirage au sort, un stade à moitié vide pour cette affiche inédite. Que nenni, l’enceinte marseillaise était pleine comme un œuf, avec 64 000 spectateurs au taquet.

Des mains de supporteurs lors du match Hongrie-Islande, le 18 juin à Marseille. | EDDIE KEOGH / REUTERS

  • C’est bonus

Stand up for the French police. Vous allez nous dire qu’on ne parle plus que des supporteurs irlandais et nord-irlandais, vous n’aurez pas tort, mais vous ne vous en plaindrez pas, finalement, parce que c’est justifié. Même la police française a eu le droit à un petit chouchoutage en règle, sous un pont, à Bordeaux, où une horde verte s’était réfugiée pour éviter l’orage. Et patienter en chantant à la gloire des forces de l’ordre, de l’équipe de France, et, surprise, de leur attaquant Will Grigg…

ROI Fans 180616 Bordeaux Euros 2016
Durée : 04:51

Oh, nous avons failli oublier de mentionner le score du jour de l’Observatoire du football CIES. Le voici : Suisse - France : 30-37. En 2015-2016, les Bleus ont en moyenne disputé 37 matchs entre championnat et coupes européennes. Seuls les Espagnols ont été mis encore plus à contribution. En moyenne, les joueurs de l’équipe suisse ont 7 matchs de moins dans les jambes que les Français.

Petite annonce. Antoine Griezmann cherche un numéro 10 pour l’Olympique lyonnais. Envoyez vos candidatures sur le compte Twitter de la FFF, qui fffera suivre.

Sunday morning. Attention, ce dimanche 19 juin est le premier jour depuis le samedi 12 juin à ne proposer aucun match à 15 heures ou à 18 heures. Oui, c’est bien ça, pas de football avant 21 heures. Certains spectateurs pourraient ressentir un léger vertige en début d’après midi, puis une terrible angoisse vers 17 heures, et se poser d’affreuses questions existentielles juste avant 19 heures. L’abîme guette. Heureusement, Gerald le gorille est là.

Not The Nine O'Clock News - Gerald the gorilla
Durée : 03:33

Sunday afternoon. Vous pouvez aussi regarder Thom Yorke déambuler en espérant qu’une de ces portes le mènera enfin dans le vestiaire de l’équipe de France pendant une causerie de Didier Deschamps. On peut largement occuper un dimanche après-midi rien qu’en imaginant une telle scène.

Radiohead - Daydreaming
Durée : 06:27