Twitch était présent à l’E3, le salon du jeu vidéo de Los Angeles. | FREDERIC J. BROWN / AFP

« En utilisant notre bot, vous pouvez choisir vous-mêmes combien de spectateurs vous voulez avoir sur votre vidéo. » Voici le genre de phrases que l’on peut trouver sur l’un des sept sites que Twitch a décidé, vendredi 17 juin, de poursuivre en justice. La très populaire plate-forme permettant de diffuser des parties de jeux vidéo en direct a déclaré la guerre aux « bots », ces programmes qui permettent d’augmenter artificiellement le nombre de vues d’une vidéo.

« Exploités par une petite minorité, ces services ont généré un vrai problème, qui a des effets désastreux au sein de toute notre communauté », déplore Matthew DiPietro, directeur marketing de Twitch, dans un billet de blog. En plus de gonfler artificiellement la popularité d’une chaîne, le nombre de vues est un enjeu financier : les utilisateurs de Twitch les plus regardés peuvent en effet avoir accès à un « partenariat » avec l’entreprise, qui facilite la monétisation de leurs contenus.

Harcèlement

Les différents bots qui sévissent sur la plate-forme permettent d’augmenter le nombre d’abonnés, mais aussi de tchatter automatiquement avec d’autres utilisateurs. « Certains bots sont utilisés pour harceler d’autres diffuseurs, affirme Matthew DiPietro. Nous prenons cette situation très au sérieux et nous voulions que vous sachiez ce que nous faisons contre. »

L’entreprise a donc décidé d’agir publiquement et de porter plainte contre « ces services de bots proposés par une poignée de vendeurs ». Twitch agit déjà contre eux, avec des systèmes permettant de détecter automatiquement une partie de ces bots ainsi que des équipes de modération. Cette plainte intervient comme « une troisième couche » d’actions.

Twitch revendique 8,5 millions d’utilisateurs actifs par jour et pas moins de 459 366 années de vidéos regardées en 2015.