La pochette version « rhabillée » de l’album de Tri Yann, « La Belle Enchantée ». | MARZELLE

Un costume de bain à rayures tel qu’on en portait sur les plages normandes dans les années 1900 : c’est la parade qu’a trouvée le groupe Tri Yann pour répondre à la censure de la pochette de son dernier album par les sites de téléchargement.

Pour illustrer leur 22e album, La Belle Enchantée, les Nantais avaient choisi une œuvre du peintre et sculpteur français Georges Lacombe, L’Amour, la Mort, qui représente un couple allongé, la femme apparaissant nue et de dos. Une nudité partielle qui n’est pas du goût des sites de téléchargement. « La représentation de fesses, sexes et tétons féminins est un motif de blocage », a expliqué aux musiciens la société Believe, intermédiaire entre ceux-ci et les sites de streaming.

La pochette originale de l’album de Tri Yann, « La Belle Enchantée ». | MARZELLE

« On a d’abord cru à une plaisanterie »

La demande a d’abord surpris Jean Chocun, membre fondateur du groupe, qui explique : « On a d’abord cru à une plaisanterie mais, en insistant, on a compris que c’était sérieux. On s’est alors posé la question de changer ou non la pochetteOn ne peut pas cracher sur la nécessité aujourd’hui de passer par ces plateformes ».

Finalement, pour que leur album puisse être en vente sur ces sites, le groupe a « rhabillé » la belle. Mais le CD « physique » continue d’être distribué avec la pochette originale.

La pratique n’est pas nouvelle. En août 2010, la firme Apple avait rejeté la pochette d’un album de Caroline Loeb, Perfect Crime, où elle apparaissait seins nus. La photo, signée par la photographe Sabine Villiard, avait été jugée « inappropriée » par iTunes, la plateforme du groupe américain.

Eva Tarisini

Les deux versions de la pochette de l’album de Caroline Loeb, « Perfect Crime ». | ON PEUT/BALANDRAS ÉDITIONS/SABINE VILLIARD