La Syrie était l’an dernier le pays le plus dangereux pour les travailleurs sanitaires œuvrant en situation de conflit ou d’urgence, loin devant les territoires palestiniens, le Pakistan et le Yémen, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiées jeudi 26 mai.

C’est la première fois que l’agence onusienne publie de telles données sous forme agrégée, a expliqué aux médias le directeur de la gestion des risques d’urgence de l’OMS, Rick Brennan. Les chiffres portent sur les attaques et autres formes de violence enregistrées par du personnel sanitaire ces deux dernières années dans dix-neuf pays. « Une des choses les plus préoccupantes est que les deux tiers » des attaques « ont été délibérées », a déploré M. Brennan.

« Ces attaques sont de graves violations du droit international humanitaires (…) si elles sont prouvées elles peuvent être considérées comme des crimes de guerre. »

Tendance préoccupante pour 2016

Selon le rapport, 256 attaques dirigées contre les structures médicales, les personnels de santé et les ambulances ont été enregistrées l’an dernier dans 19 pays. Quatre cent trente-quatre personnes (personnels sanitaires, patients et civils présents sur place) ont été tuées lors de ces attaques. En 2014, 338 attaques avaient été enregistrées et elles avaient provoqué la mort de 525 personnes.

Pour la Syrie, l’OMS a enregistré l’an dernier 135 attaques et autres violences exercées à l’encontre du personnel sanitaire ou d’infrastructures médicales. Cent soixantez-treize personnes ont été tuées lors de ces attaques. En 2014, les attaques avaient été moins nombreuses (93), mais elles avaient tué 179 personnes.

Parmi les autres pays et zones les plus dangereux pour le personnel sanitaire figuraient en 2015 les territoires palestiniens (34 attaques tuant 3 personnes), le Pakistan (16 attaques tuant 45 personnes), la Libye (14 attaques tuant 39 personnes), le Yémen (9 attaques tuant 31 personnes) et l’Irak (8 attaques tuant 43 personnes). L’OMS ne dispose pas encore des données pour 2016, mais M. Brennan a expliqué que la tendance restait préoccupante, avec notamment les attaques contre les hôpitaux de Lattaquié et Al-Qods en Syrie.