« Le contrôle d’une femme en niqab à Marseille tourne mal, trois policiers blessés. » Ce titre tiré d’un article du site FranceTV info, vous l’avez peut-être vu passer sur Twitter ou Facebook ces derniers jours. Cette information s’est en effet répandue sur ces deux réseaux sociaux depuis une semaine.

Le problème, c’est que l’article auquel elle renvoie, issu du site FranceTV info, date… du 26 juillet 2012, il y a donc presque quatre ans. Une femme, interpellée au volant d’un véhicule alors qu’elle portait un niqab (voile intégral ne laissant voir que les yeux), avait refusé d’obéir aux agents marseillais, allant jusqu’à mordre une fonctionnaire de la BAC.

A l’ère du partage en un clic, ce nouveau phénomène d’intox, où l’information n’est pas fausse, mais ancienne, est de plus en plus fréquent. Et cet article en est un bon exemple, puisqu’on peut observer des « cycles » dans son partage. Ainsi, depuis quelques jours, il tourne beaucoup sur Twitter.

Mais également sur Facebook.

Le « pic » de diffusion a eu lieu le 19 juin. En général, ce genre d’information ou de rumeur est propagé grâce à un relais sur une page ou un compte « influent », disposant d’une audience importante, qui va à son tour relayer l’information. Mais ici, de manière plus étonnante, l’article semble partagé de manière plus autonome, de « petit compte » en « petit compte »… Sans qu’à aucun moment quelqu’un se soucie de vérifier la date. Elle est pourtant relativement facile à voir.

Mais les personnes qui partagent l’information n’ont, semble-t-il, pas souvent pris la peine de lire l’article. D’ailleurs, lorsque quelqu’un signale le problème, comme sur le post ci-dessous, personne, pour autant, ne réagit.

Ce qui permet à cette information d’avoir connu plusieurs cycles de vie. C’est ainsi qu’elle avait déjà connu un premier succès de partage fin 2015 ; mais aussi en juillet 2013, un an après les faits.

Autant de cas qui ont finalement donné l’impression d’une multitude d’affaires de contrôle policier sur des femmes en niqab, quand on ne parlait, à chaque fois, que d’un seul cas.