Le projet de réforme prévoit de regrouper en un seul conseil ceux des 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements.

Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, vendredi 17 juin, que la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris (1er, 2e, 3e et 4e) serait dans le projet de loi sur la réforme du statut de la capitale. Ce texte « sera transmis prochainement au Conseil d’Etat », a dit le premier ministre. Il devrait être présenté en conseil des ministres le 27 juillet, puis au Sénat en septembre, selon la Ville.

La réforme du statut de la capitale, qui doit passer devant les parlementaires à la rentrée, a été votée en Conseil de Paris le 15 février. Elle comporte trois volets : les deux premiers – la fusion, purement administrative, de Paris en tant que ville et département, ainsi que la reprise à l’Etat de certaines compétences – bénéficient d’un consensus droite-gauche. En revanche, le troisième volet portant sur la fusion des 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements, les moins peuplés de la capitale, est très critiqué par la droite parisienne, et notamment par Les Républicains, qui se sont élevés à de multiples reprises contre une « manipulation électorale grossière ».

« Rétablir une équité démocratique et démographique »

Ce projet est connu depuis l’automne. Il consiste à regrouper d’ici à 2020 les quatre arrondissements en un seul avec, donc, un seul maire à sa tête. Les codes postaux resteront néanmoins les mêmes et Paris continuera à comporter vingt arrondissements, comme c’est le cas depuis 1859.

Jusqu’alors, bien que n’étant pas hostile sur le fond, Matignon avait exprimé des réticences, craignant que cette réforme, qui nécessite un vote au Parlement, n’apparaisse comme « un tripatouillage » électoral. Mais pour la Ville, cette fusion, sans toucher à l’équilibre droite-gauche, permet au contraire de « rétablir une équité démocratique et démographique » en rééquilibrant la représentation.

Selon la maire, Anne Hidalgo, ce regroupement permettrait en effet de combler le fossé démographique qui entraîne un déséquilibre dans la représentativité politique des habitants – le 1er arrondissement, le plus petit de la capitale, comptant près de quatorze fois moins d’habitants que le 15e, le plus peuplé.

La maire assure aussi que ce regroupement serait sans incidence sur le rapport de force politique, puisque le nombre de conseillers de Paris qui représenteraient ce nouveau secteur resterait le même qu’aujourd’hui. De surcroît, l’opération engendrerait des économies de 8 millions à 10 millions d’euros par an pour la Ville.