Sanford Wallace, « roi du spam », a commencé à envoyer des messages publicitaires non sollicités par fax, dans les années 1990. | ? Kacper Pempel / Reuters / REUTERS

Après avoir plaidé coupable, l’été dernier, d’avoir envoyé 27 millions de spams à près de 500 000 utilisateurs Facebook en moins de six mois, Sanford Wallace vient d’être condamné par la justice américaine, le 14 juin, à deux ans et demi de prison et plus de 310 000 dollars d’amende.

L’homme de 47 ans n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il envoyait des messages publicitaires non sollicités depuis plus de vingt ans. Dès 1995, Sanford Wallace fonde en effet sa propre entreprise, Cyber Promotions, pour inonder de spams les utilisateurs de fax. Une activité lucrative et glorificatrice aux yeux du jeune homme, qui revendique fièrement ses pratiques au point de finir par adopter le surnom que lui attribuent ses victimes : « Spamford ».

« Spammeur » la semaine, DJ le week-end

Ses premiers ennuis judiciaires surviennent après sa transition vers le spam par e-mail : plusieurs fournisseurs d’accès Internet – dont AOL – portent plainte. Après avoir annoncé sa « retraite » en 1998, le temps de se faire oublier, il renoue dès le début des années 2000 avec son activité fétiche pour se renflouer. Mais les logiciels malveillants de spam qu’il utilise pour infecter les ordinateurs de nombreux internautes lui valent cette fois d’être condamné par l’autorité de la concurrence américaine (FTC) à payer 4 millions de dollars. Une somme dont le « spammeur » ne s’acquittera jamais, préférant ignorer les rappels à la loi de la justice sans jamais être inquiété.

En 2006, il réalise son plus grand coup d’éclat en implémentant un système de spam élaboré sur le réseau social à la mode, MySpace, qui lui permet de s’infilter dans plus de 300 000 comptes et d’envoyer plus de 890 000 messages de spam aux autres utilisateurs. Deux ans plus tard, l’escroc, qui gagne 400 dollars par week-end en tant que DJ de boîte de nuit sous le pseudonyme « DJ MasterWeb », récidive sur Facebook en s’introduisant sur certains profils pour en récupérer toute la liste d’amis. Il envoie ensuite à chaque contact des liens publicitaires qui lui permettent de gagner de l’argent.

La victoire judiciaire du réseau social, en 2009, lui interdit de se connecter à Facebook en son nom propre ou de manière détournée. Le non-respect de cette obligation, reconnu par le « spammeur », a également été sanctionné par la justice américaine dans sa décision du 14 juin. Sanford Wallace doit commencer à purger sa peine en septembre.