3D-printed models of people are seen in front of a Facebook logo in this photo illustration taken June 9, 2016. REUTERS/Dado Ruvic/Illustration | DADO RUVIC / REUTERS

Cette fonctionnalité de Facebook est devenue tristement récurrente. Dimanche 12 juin, le réseau social a activé le safety check – une fonctionnalité permettant de signaler à ses amis que l’on est sain et sauf après une catastrophe naturelle ou un attentat – à Orlando (Floride) et alentour, après l’attentat qui a fait 50 morts dans un night-club gay.

C’est la 18e fois que l’outil est déployé dans le monde depuis janvier, mais la première sur le sol des États-Unis depuis son lancement en octobre 2014. Cette fonctionnalité envoie une notification à tous les utilisateurs situés dans une zone géographique affectée par un désastre ou un attentat, et ceux-ci peuvent indiquer qu’ils sont en sécurité. Leurs amis recevront alors une notification à chaque « check ».

Initialement conçu pour les catastrophes naturelles

L’outil, conçu au départ pour les catastrophes naturelles, est né d’un projet de la branche japonaise de Facebook, imaginé après le tsunami de 2011, par des développeurs qui cherchaient à faciliter la communication de crise entre proches, dans un pays fortement touché par les tremblements de terre. Le safety check a notamment été activé au Népal en avril 2015, à la suite du séisme qui a entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes, mais aussi lors de séismes en Equateur, en avril dernier.

Le 13 novembre, il a été activé pour la première fois pour répondre à un attentat, dans le cas présent sur le sol français. Selon Facebook, 4,1 millions de personnes ont utilisé cet outil pour signaler qu’elles étaient en sécurité après les attentats de Paris et Saint-Denis, touchant 360 millions d’« amis ». Fin mars, le safety check a également été activé après les attentats de Bruxelles, puis au Pakistan, après l’attentat de Lahore une semaine plus tard.

De nombreuses critiques

Facebook a été vivement critiqué pour n’avoir pas activé la fonctionnalité lors de certains attentats, que ce soit à Beyrouth au Liban, ou encore à Ankara en Turquie. A l’époque, un blogueur libanais avait accusé Facebook d’être aveuglé par un point de vue occidental qui accorderait moins d’attention à un attentat dans le monde arabe, considérant que certaines de ces zones sont très régulièrement touchées par des attaques. Le 14 novembre, un cadre de Facebook a tenté de répondre à ces critiques.

« Les gens nous demandent pourquoi nous activons le safety check à Paris, mais pas dans d’autres endroits du monde, où la violence est plus commune, et où des choses terribles arrivent à une fréquence terrifiante. La récente tragédie de Beyrouth, par exemple. »

Avec les attentats de Paris et Saint-Denis, explique Alex Schulz, Facebook a pris un tournant en activant le safety check pour la première fois pour un attentat et non une catastrophe naturelle. Le cadre assure ainsi que les conditions d’activations feront l’objet de nouvelles réflexions et que la fonctionnalité sera déployée dans de nombreux autres cas. En mars, l’outil a été activé après un attentat à Ankara en Turquie, mais pas en Côte d’Ivoire, à Grand-Bassam, pourtant frappée le même jour.

Récemment, le réseau social a annoncé de nouvelles mesures pour faciliter le déploiement du safety check, et réfléchit à impliquer davantage les utilisateurs pour l’utiliser de manière plus réactive.