Sur la scène du meurtre d’un policier et de son épouse à Magnanville, le 14 juin 2016. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Tuer des policiers. En assassinant un policier français et sa femme, Larossi Abballa, jeune homme de 25 ans, a suivi à la lettre les consignes de l’organisation Etat islamique, qui place les forces de l’ordre occidentales en tête de liste de ses cibles. Dans un long message audio diffusé en septembre 2014 par Al-Furqan, le principal média de l’EI, le porte-parole officiel de l’organisation, le Syrien Abou Mohammed Al-Adnani appelait à s’en prendre aux « soldats des tyrans, leurs forces de police et de sécurité, leurs services de renseignements et leurs collaborateurs ».

En quatre ans sept policiers et militaires ont perdu la vie dans des attaques islamistes en France.

Sept militaires et policiers victimes d’attaques terroristes en quatre ans

11 mars 2012. Mohamed Merah assassine au nom du djihad Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste, à Toulouse.

15 mars 2012. Mohamed Merah  ouvre le feu sur un groupe de militaires réunis autour d’un distributeur de billets à Montauban. Mohamed Legouad et Abel Chennouf sont tués. Un troisième militaire, Loïc Liber, est grièvement blessé. Quatre jours plus tard, Mohamed Merah attaquera une école juive à Toulouse, tuant trois enfants et un enseignant.

7 janvier 2015. Les policiers Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet tombent sous les balles des frères Kouachi, qui se revendiquent d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), lors de l’attaque de l’hebdomadaire Charlie Hebdo (douze morts au total).

8 janvier 2015. Clarissa Jean-Philippe est tuée par Amédy Coulibaly, qui se revendique du groupe Etat islamique (EI), et attaquera le lendemain un supermarché casher (quatre morts).

13 juin 2016. Un commandant de police des Mureaux et sa compagne, secrétaire d’administration au commissariat de Mantes-la-Jolie, sont tués à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines. Le meurtrier, identifié comme étant Larossi Abballa, 25 ans, s’est revendiqué de l’organisation Etat islamique.

D’autres attaques ont été commises sans qu’elles entraînent de mort dans les forces de l’ordre. En décembre 2014, un jeune homme agresse avec un couteau, au cri d’« Allahou akbar ! », trois policiers en faction devant le commissariat de Joué-lès-Tours, avant d’être abattu. Un an plus tard, le 7 janvier 2016, c’est encore à l’arme blanche (un hachoir de boucher) qu’un jeune Tunisien tente d’attaquer les policiers en faction devant un commissariat parisien. Il est abattu avant de pouvoir s’en servir.

Abou Mohammed Al-Adnani encourage d’ailleurs « les soldats du califat » à utiliser n’importe quelle arme disponible :

« Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d’une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le. (…) Ne consultez personne et ne cherchez de fatwa de personne. »

Face à cette menace grandissante, les policiers ont été appelés après les attentats de novembre 2015 à faire preuve de la plus grande vigilance, notamment en enlevant leur uniforme dès la fin de leur service.

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