Dresser un portrait-robot des créateurs de start-up spécialisés dans l’innovation en ressources humaines. Telle est l’ambition de l’enquête révélée ce lundi 6 juin par le Lab RH, qui regroupe 160 acteurs du secteur, en partenariat avec le cabinet de conseil Althéa, leader dans l’accompagnement des fonctions supports de l’entreprise.

People walk past a sign announcing job vacancies in the window of a job recruitment centre in central London, on January 22, 2014. Britain's economic recovery won further traction Wednesday as official data revealed a faster-than-expected drop in unemployment alongside a reduction of the country's deficit. AFP PHOTO / CARL COURT / AFP / CARL COURT | CARL COURT / AFP

« Aujourd’hui, les grands groupes nourrissent une certaine défiance vis-à-vis de ces start-up qui n’ont ni la même culture ni le même mode de fonctionnement », constate Jérémy Lamri, président du Lab RH et PDG de Monkey Tie, le premier site d’appariement affinitaire pour le recrutement et la mobilité interne. « Ils se demandent qui se cache vraiment derrière [ces créateurs de startup] et quelles sont leurs motivations. » Pour lever leurs craintes et leurs fantasmes, 200 entrepreneurs RH ont répondu à un questionnaire en ligne du 9 au 31 mai.

Des créateurs de plus de 30 ans

« Ce qui m’a le plus surpris, à la lecture des résultats, c’est la jeunesse du marché », confie Jérémy Lamri. Mais pas celle des créateurs. Si près des deux tiers des répondants ont créé leur boîte il y a moins de deux ans, 60,8% sont âgés de plus de 30 ans. Et la tendance devrait fortement s’accentuer dans les années à venir.

« Malgré le fort taux de chômage qui sévit en France, les grandes entreprises ont toujours du mal à recruter, souligne Jérémy Lamri. Elles ont beau recevoir chaque mois des centaines de milliers de candidatures, celles-ci ne correspondent pas forcément aux profils qu’elles recherchent. Elles ont donc plus que jamais besoin d’attirer et de retenir les talents. » C’est pourquoi les entrepreneurs RH s’emploient à développer des outils qui, en plus d’être utiles, ergonomiques et ludiques, apportent une vraie valeur ajoutée.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est rarement l’effet d’aubaine qui les guide. « La plupart des gens qui se lancent dans ce domaine ne cherchent pas à faire de la technologie pour la technologie. Leur ambition première est de bouleverser les codes, de faciliter la prise de décision et de développer l’agilité des grandes organisations », détaille l’ancien financier.

Un besoin, une réponse

« Ils ont souvent eu une première expérience du monde de l’entreprise comme collaborateurs et ont eu envie par la suite de résoudre un problème qu’ils y ont rencontré » affirme M. Lamri. Ils ne cherchent donc pas à créer un outil unique capable de répondre à tous les besoins, mais s’engagent plutôt sur des segments très précis : handicap, sourcing, gestion des talents...

Le hic, c’est qu’un grand groupe n’a pas un mais des milliers de besoins à couvrir. Il est donc difficile pour les start-up d’être crédibles. « Pour trouver leur marché, les jeunes pousses doivent effectuer un gros travail de communication et de marketing », assure Jérémy Lamri. Faute de quoi, elles risquent de mourir dans l’œuf. « Cela implique d’apprendre à parler le discours des grands groupes et de comprendre leurs enjeux. » Un sacré défi !