Au moins 29 personnes ont été tuées et des dizaines blessées mardi 21 juin dans l’explosion d’un dépôt d’armes dans la ville de Garaboulli, à 70 km à l’est de la capitale libyenne, Tripoli.

Un responsable de la sécurité à Garaboulli a dit à l’Agence France-Presse que « des hommes armés locaux [avaie]nt pris d’assaut le dépôt d’armes qui appartient à une milice de la ville de Misrata mais active dans la région ». Misrata est à 200 km à l’est de Tripoli. « Une grande explosion s’est ensuite produite. Les causes exactes ne sont pas connues, mais il est probable que la milice à laquelle appartient le dépôt l’a piégé avant de partir », a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat.

Selon ce responsable, la prise d’assaut du dépôt d’armes a suivi des affrontements entre des habitants armés et des membres de la milice de Misrata après que ceux-ci eurent pillé un magasin de produits alimentaires.

A la suite de ce vol, des habitants armés ont attaqué des barrages de contrôle routiers tenus par la milice de Misrata pour la chasser de la ville et des affrontements ont duré pendant plusieurs heures.

Luttes de pouvoir

Les milices qui font la loi en Libye sont en grande majorité formées d’anciens rebelles ayant fait tomber en 2011 le régime du dictateur Mouammar Kadhafi et ayant refusé ensuite de renoncer à leurs armes.

Le pays, où l’accès aux armes est facile, est plongé dans le chaos et miné par les luttes de pouvoir, malgré l’installation depuis la fin de mars à Tripoli d’un gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, qui ne parvient néanmoins pas à étendre son autorité à l’ensemble du territoire.

Ce chaos a permis au groupe djihadiste Etat islamique de s’implanter dans le pays, où les forces du GNA tentent de le déloger de son bastion de Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli. Ce sont les puissantes milices de Misrata, noyau des forces alliées au gouvernement d’union, qui ont lancé l’offensive pour reprendre la ville.