Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, en mai 2016. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Des manquements graves ont été constatés sur 5 % des lignes d’abattage des entreprises de découpe de viande françaises inspectées au mois d’avril, a révélé mercredi 18 mai le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, devant la commission parlementaire sur les abattoirs. L’inspection nationale, ordonnée à la suite de la diffusion de vidéos de l’association L214, a été conduite dans la quasi-totalité des abattoirs de boucherie, soit 259 établissements sur 263, comprenant 460 chaînes d’abattages. A la fin de mars, L214 avait dévoilé de nouveaux cas de maltraitance animale, les faits se déroulant cette fois-là dans l’abattoir intercommunal de Soule (Pyrénées-Atlantiques).

« Cette inspection démontre que nous avons encore des progrès à faire, a déclaré le ministre. Dans les deux tiers des établissements, absolument aucun problème n’a été mis en évidence. Dans le tiers restant, la majorité des cas concernait des défauts de conformité mineurs ». Les cas de non-conformité les plus graves ont été constatés sur « au moins 5 % des chaînes inspectées, soit 19 chaînes sur 460 », a-t-il ajouté, donnant lieu à « des suites immédiates ».

Quatre-vingt-dix-neuf avertissements et rappels à la règle

Des défauts d’étourdissements ont été relevés dans 39 chaînes d’abattage. Selon Stéphane Le Foll, qui a insisté sur la « grande fermeté » des services de l’Etat, des arrêts d’activité, des suspensions ou des retraits d’agrément ont été ordonnés dans deux établissements et des procès-verbaux ont été dressés dans huit entreprises.

Le ministre de l’agriculture a ajouté que « 99 avertissements et rappels à la règle ont été donnés et 77 exploitants mis en demeure d’apporter des corrections à leur système dans un délai fixé par l’administration ». « Dans la plupart des cas », les mesures correctives immédiates exigées par les services « ont permis de reprendre l’activité ».

Les contrôles ont porté sur le respect des obligations des professionnels d’apporter la preuve de la maîtrise de la protection des animaux tout au long de l’abattage. En particulier, « a été vérifiée pendant la mise à mort que toute détresse ou souffrance évitable ait été épargnée aux animaux », selon le ministre.