Un jeune homme sérieusement blessé à la tête après le jet d’une grenade de désencerclement par un policier jeudi à la fin de la manifestation contre la loi travail était toujours dans un état préoccupant samedi 28 mai, mais ses jours ne sont pas en danger, a-t-on appris de source proche de l’enquête. Il souffre d’un œdème cérébral et se trouve sous « sédation profonde ».

L’enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale, devra déterminer s’il a été blessé par la grenade de désencerclement lancée par un policier et dans quelles circonstances le fonctionnaire l’a utilisée. L’affaire survenue jeudi fait également l’objet d’une enquête administrative.

Forces de l’ordre « pas acculées par une foule »

Les faits se sont produits en fin de manifestation, jeudi, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes : un groupe de manifestants invective des policiers à la suite de l’interpellation d’un lycéen et les forces de l’ordre se réfugient dans un immeuble. Lorsque des renforts arrivent sur place, ils sont pris à partie.

Selon la préfecture de police de Paris, les forces d’intervention essuient des jets de projectiles. Un témoin assure au Monde que les forces de l’ordre « ne sont pas acculées par une foule de manifestants ». Le photographe Olivier Laban-Mattei, qui couvrait la manifestation pour Le Monde, confirme cette version. Ces policiers décident pourtant de les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement selon certains manifestants — une au moins est reconnue par la préfecture.

Des vidéos de la scène, diffusées sur Internet, permettent de voir un policier en tenue antiémeute lancer une grenade à terre, puis, l’instant qui suit, le jeune homme, qui portait une petite caméra d’action, s’effondrer au sol, la tête en sang, avant que plusieurs personnes, dont des photographes, ne lui portent secours.