Marion Marechal-Le Pen à Paris le 1er mai. | Michel Spingler / AP

Marion Maréchal-Le Pen avait prévenu : « A la moindre entourloupe, je me tire. » La menace vient d’être mise à exécution. Invitée du Rendez-vous de Béziers, la rencontre de la « droite hors les murs » organisée par Robert Ménard, la députée de Vaucluse a quitté les travaux, samedi 28 mai, à la mi-journée, après que le maire de la ville a déclaré qu’il ne sert « pas de marchepied au FN ».

L’ancien journaliste lance ce week-end un « mouvement citoyen » intitulé Oz ta droite ! avec lequel il compte influencer les candidats de droite en vue de l’élection présidentielle de 2017.

« C’est l’idée “on veut vos voix pas vos gueules”. Il faut que ces gens-là se rendent compte que le Front national est incontournable, déplore Mme Maréchal-Le Pen. C’est une erreur politique majeure et historique de Robert Ménard de partir dans des mouvements dont on sait qu’ils sont voués à l’échec politique. »

« L’agent électoral de personne »

La députée de Vaucluse devait initialement quitter la sous-préfecture de l’Hérault dimanche matin, juste avant que M. Ménard ne formule une cinquantaine de propositions en vue de 2017. Elle avait par la suite avancé son départ à samedi soir. La jeune femme, qui représentait le FN aux côtés, entre autres, du vice-président du parti Louis Aliot et du député du Gard Gilbert Collard, s’en est donc allée encore plus tôt.

« Dans le cadre de la Ve République, les partis sont incontournables, assume-t-elle. On peut déplorer leurs carences mais le seul parti politique qui a le potentiel pour vaincre et appliquer des idées différentes, c’est le FN. »

De son côté, M. Ménard a tenté de ménager la députée, qui selon lui est l’objet de « pressions » au sein du parti d’extrême droite. « Elle est courageuse. Elle a des gens autour d’elle qui ne veulent pas entendre parler d’une ouverture au-delà du FN, estime l’élu. Je ne suis pas le seul à constater que M. Philippot n’a pas la même ouverture d’esprit que Marion. » « C’est malhonnête, personne ne m’a rien dit », assure de son côté la nièce de Marine Le Pen.

Robert Ménard, en tout cas, ne désarme pas : « Je ne suis pas là pour dire aux gens de voter FN. Je ne suis l’agent électoral de personne. » Le maire de Béziers doit clore ce rassemblement dimanche, à 10 heures.