Jean-Luc Mélenchon lors de son premier meeting de campagne pour 2017 place de Stalingrad à Paris le 5 juin. | JOEL SAGET / AFP

Le candidat de « La France insoumise » Jean-Luc Mélenchon a appelé, dimanche 5 juin, les milliers de personnes réunies place Stalingrad à Paris à une campagne présidentielle « victorieuse », et non « pas simplement pour témoigner ». « Je vous appelle à une campagne qui n’est pas simplement faite pour témoigner, je vous appelle à une campagne pour conquérir le pouvoir ! » a harangué l’ancien candidat de 2012, qui organisait son premier meeting là même où il avait lancé sa précédente campagne en 2011.

« Pour qu’elle soit victorieuse, il faut qu’on s’y implique tous, que chacun d’entre vous, à son poste de travail, dans son rôle dans la société, vous soyez les révolutionnaires pour changer la société de fond en comble », a-t-il poursuivi. « Rêvez, rêvez fort, pensez fort, imaginez fort et cela suffira », a lancé M. Mélenchon aux quelque 10 000 personnes présentes, selon son entourage.

Rappelant avoir réuni autour de son nom 4 millions de voix en 2012, il a demandé à chacun de ses électeurs d’alors d’en convaincre un autre : « nous avons été 4 millions, nous devons être 8 millions ». « C’est en convaincant un par un, une par une que nous allons avancer pour finalement gagner », a-t-il parié. Il a néanmoins reconnu que « la marche est haute » et vanté son expérience : « Mieux vaut avoir des porte-parole rusés et malins que des poulets de l’année ! » a-t-il ironisé.

« Ce n’est pas le temps des programmes minimums »

Développant son discours sur la souffrance au travail et le rôle central qu’il faut donner à l’écologie, M. Mélenchon a souhaité « remettre 100 milliards d’euros » dans les services publics et « le 100 % d’énergies renouvelables ».

Mais c’est davantage sur le bien-fondé de sa stratégie de se lancer tôt qu’il est revenu. Evoquant « les obscurs conciliabules de je ne sais quelle primaire », il a estimé que ce n’est pas « en se groupant comme un troupeau affolé derrière les moins-disants, les plus usés, les derniers arrivés que nous trouverons notre chemin ». « Ce n’est pas le temps des programmes minimums, des plateformes convenues entre les états-majors », a-t-il poursuivi, « il faut du caractère, de la volonté pour défier ces lobbies immenses (...) contre nous et qui ne s’arrêtent devant aucune méthode de combat, la diffamation, l’insulte ».

Auparavant un « défilé des insoumis » s’était tenu, réunissant intermittents, taxis, profs, chômeurs, agriculteurs bio, écologistes, cheminots ou encore lycéens.

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