Les attaques répétées dans la région de production de pétrole dans le sud du Nigeria engendrent des perturbations dans la distribution d’eau à Lagos, mégapole et capitale économique du pays, a affirmé le gouvernement local mardi.

Les stations de pompage d’eau de cette mégapole de plus 20 millions d’habitants tournent au ralenti à cause d’une « pénurie d’essence » due aux sabotages d’oléoducs et de gazoducs dans la région du delta du Niger, a expliqué le ministère de l’information pour l’Etat de Lagos dans un communiqué.

Accès à l’eau déplorable

Les attaques de groupes armés ont repris dans le sud du Nigeria, entraînant une chute de la production d’or noir à 1,4 million de barils par jour, au lieu des 2,2 millions prévus dans le budget annuel.

La société de distribution en eau de Lagos, Lagos Water Corporation (LWC), a affirmé « travailler d’arrache-pied pour trouver une solution alternative afin d’alimenter en énergie ses usines de pompage » et espère que les perturbations cessent « rapidement ».

D’après le site Internet de la compagnie, LWC est la plus importante société de distribution d’eau en Afrique et alimente plus de 12,5 millions de personnes en eau potable dans l’Etat de Lagos.

L’accès à l’eau est déjà déplorable, puisque le gouvernement ne fournit que 955 millions de litres. Beaucoup des habitants de Lagos dépendent donc de livraisons d’eau minérale ou traitée, ou creusent eux-mêmes des puits.

La ville la plus peuplée du continent africain a besoin d’environ 2,5 milliards de litres d’eau par jour.

Production électrique affectée

Partout à travers le pays, on manque de pétrole à la pompe depuis des semaines, les importateurs manquant de devises pour payer les fournisseurs internationaux.

Le Nigeria, bien qu’étant le premier exportateur de brut du continent africain, doit réimporter l’essence, en raison de sa faible capacité de raffinage.

Les automobilistes qui font la queue pendant des heures aux stations-service ne sont pas les seuls affectés par cette crise, car les foyers et les bureaux de Lagos dépendent de générateurs Diesel pour pallier les coupures d’électricité incessantes.

Selon l’agence de presse Bloomberg, les sabotages d’infrastructures pétrolières ont encore affecté la production électrique dans le pays, qui a chuté à 1 000 mégawatts (MW) produits lundi 23 mai, contre 2 000 MW la semaine dernière.

« Dans toutes les centrales, il n’y a plus d’essence. On n’a plus rien à faire », a déclaré Dallas Peavey Jr, directeur exécutif d’Egbin Power PLC, la plus grosse compagnie de production électrique du pays.