Projet de charte de bonne conduite avant la primaire de la droite et du centre. | DR

A moins de six mois de la primaire, la droite continue à aborder ce scrutin avec appréhension. Traumatisés par les divisions du passé, notamment l’affrontement entre Jean-François Copé et François Fillon fin 2012, de nombreux militants et cadres du parti Les Républicains (LR) craignent une campagne violente, qui laisserait de profondes cicatrices.

Le grand nombre de candidats déjà déclarés n’a pas calmé ces inquiétudes. Pour tenter de limiter les dérapages, le député LR des Bouches-du-Rhône, Bernard Reynès, a fait voter, par le comité départemental de sa fédération, une charte de bonne conduite qu’il doit présenter au bureau politique du parti, mardi 7 juin.

Dans ce document, que s’est procuré Le Monde et qui doit servir de « base aux rapports entre les différents candidats », les signataires se déclarent « résolus à préserver les acquis et les valeurs qui sont l’essence même de notre famille politique » et « soucieux de garantir aux sympathisants et aux Français une campagne digne ».

« Véhiculer une image positive »

Pour le reste, cette charte est plutôt minimaliste puisqu’elle ne comporte qu’un seul article où il est demandé aux candidats et aux militants qui l’adopteront de « véhiculer une image positive de la droite républicaine et du centre », notamment sur les réseaux sociaux. « D’éventuelles sanctions » sont envisagées, sans que l’on sache leur nature.

Pas sûr que les candidats se sentent liés par ce document émanant d’une fédération. « Elle n’a pas une portée réglementaire. Il s’agit plus d’une discussion interne au parti Les Républicains », estime Thierry Solère, président du comité d’organisation de la primaire.

Pour le moment, aucune modification de la charte du scrutin des 20 et 27 novembre n’est envisagée. La haute autorité de la primaire, seule juridiction en charge de faire respecter les règles de l’élection, n’a jamais envisagé, de son côté, la publication d’une charte de bonne conduite, justement parce qu’il est très difficile de mettre en place des sanctions si un candidat dérape. « On ne va pas leur enlever des parrainages », expliquait, au mois de mai, Anne Levade, présidente de la haute autorité.

Dans son guide électoral publié le 22 avril, la haute autorité avait donc seulement imposé aux candidats de s’engager à « soutenir publiquement le candidat à la présidence de la République désigné à l’issue de la primaire et à prendre part à sa campagne ».