« Comme les secrétaires d’Etat précédents, j’ai utilisé un compte e-mail personnel », a expliqué Hillary Clinton – ici, le 26 mai 2016 à San Francisco – à CNN. | STEPHEN LAM / REUTERS

La candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton estime que le scandale politique de ses courriels envoyés à partir d’un serveur privé lorsqu’elle était chef de la diplomatie n’aura aucun effet sur la suite de course.

Dans un entretien diffusé par CNN jeudi 26 mai, elle a déclaré :

« Ce n’est pas une question qui va affecter ma campagne ou ma présidence. (…) Il y a peut-être des rapports qui sortent, mais rien n’a changé. L’histoire reste la même. Comme les secrétaires d’Etat précédents, j’ai utilisé un compte e-mail personnel. »
« Beaucoup de gens l’ont fait. Je n’étais pas du tout la première. J’ai remis tous mes e-mails [au département d’Etat]. Personne d’autre ne peut prétendre [l’avoir fait]. J’ai fait en cela preuve d’une incroyable transparence. Et je continuerai à être transparente. »

Sur MSNBC, la candidate s’est aussi dite convaincue que les électeurs prendraient la « bonne décision », en dépit des questions soulevées par le rapport d’enquête. « Je sais que les gens s’inquiètent de cela, et je le comprends. »

Interrogée sur l’éventualité d’un entretien avec le FBI, la candidate a répondu qu’aucun rendez-vous n’avait été pris. « Non, ça n’a pas été [programmé], mais je l’ai proposé depuis août dernier et j’attends avec impatience de pouvoir clore ce dossier », a-t-elle répondu, ajoutant que la balle était dans le camp du FBI pour organiser un entretien avant l’élection présidentielle du 8 novembre.

Dépositions inaccessibles

Un juge américain a ordonné jeudi que les dépositions vidéo de la candidate soient placées sous scellés et le restent jusqu’à nouvel ordre, a rapporté dans l’après-midi le journal The Hill.

Le juge Emmet Sullivan a en cela accédé aux requêtes des avocats de l’ex-chef d’équipe de Clinton, qui craignait que des fragments de ces entretiens ne soient utilisés à des fins politiques.

L’inspecteur général du département d’Etat a enquêté sur les pratiques en matière de courriels des chefs de la diplomatie américaine depuis le début des années 2000. Dans son rapport il dénonce « des failles de longue date et systématiques liées aux communications et enregistrements électroniques », du temps où Mme Clinton était à la tête du ministère des affaires étrangères (2009-2013).

Le rival républicain de Mme Clinton, Donald Trump, a tweeté jeudi que « le rapport de l’inspecteur général sur Hillary Clinton la malhonnête est une catastrophe. Une personnalité avec un jugement aussi mauvais ne peut pas être autorisée à entrer à la Maison Blanche ».

Lorsque l’affaire avait éclaté à la fin de 2014, Hillary Clinton avait remis 30 000 courriels à son ancien ministère et fait effacer les courriels restants du serveur. Sous l’injonction de la justice, le département d’Etat les a épluchés et publiés au fur et à mesure jusqu’en mars, à l’exception des courriels dont le contenu a été jugé trop sensible et qui ont été requalifiés.

La favorite du camp démocrate à la présidentielle maintient, elle, qu’aucun de ces courriels n’était classifié.