Le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, à Prétoria en 2013. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Il n’y aura pas de lauréat pour le prix Mo Ibrahim cette année. Une fois encore, la fondation du milliardaire anglo-soudanais n’est pas parvenue à distinguer de modèle de bonne gouvernance en Afrique subsaharienne. Aucun ancien dirigeant ne touchera les 5 millions de dollars normalement alloués au gagnant de 2015.

Fondé en 2006 par Mohamed « Mo » Ibrahim, ce prix s’est donné pour mission d’améliorer l’image de l’Afrique et d’encourager les dirigeants qui luttent activement pour sortir leur pays de la corruption. Pour pouvoir y prétendre, les candidats sont tenus d’avoir quitté le pouvoir – présidence ou gouvernement – au cours des trois dernières années. Ils doivent non seulement avoir été élus démocratiquement, mais aussi avoir exercé leur mandat pendant la durée fixée par la Constitution de leur pays. Le dernier critère exige d’avoir « fait preuve d’un leadership exceptionnel ».

« Lorsque nous avons mis en place ce prix, il y a dix ans, nous avons délibérément placé la barre très haut », a réagi le président de la fondation, Mo Ibrahim.

Seulement quatre lauréats en dix ans

Depuis son origine en 2006, seuls quatre lauréats se sont vu décerner le prix Ibrahim. En 2014, le Namibien Hifikepunye Pohamba a été récompensé pour son travail « de cohésion et de réconciliation nationales », précise le site de la fondation.

En 2011, « le jury a été impressionné par la capacité visionnaire du président cap-verdien Pedro Pires qui l’a conduit à transformer son pays en un modèle de démocratie, de stabilité et de développement », a justifié Salim Ahmed Salim, président du Comité indépendant.

Trois ans plus tôt, en 2008, Festus Mogae, ancien président du Botswana avait été récompensé pour avoir « assuré la stabilité et la prospérité durant son mandat », malgré la pandémie du sida.

Enfin, en octobre 2007, le premier prix avait été attribué à l’ancien président du Mozambique Joaquim Chissano, qui avait lutté pour sortir son pays de la famine et de la violence. Il avait notamment renoncé à se présenter à un troisième mandat afin de se consacrer au développement des institutions démocratiques.