En deux ans, l’épidémie a gagné 10 pays. | DOMINIQUE FAGET / AFP

La dernière résurgence d’Ebola au Liberia, ultime pays encore touché par l’épidémie qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest, est terminée, a déclaré à jeudi 9 juin le ministère de la santé libérien.

« Le Liberia est à nouveau débarrassé d’Ebola. Nous venons de boucler la période » de quarante-deux jours retenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – deux fois la durée d’incubation du virus – depuis le second test négatif sur le dernier patient connu, a précisé Sorbor George, responsable de la communication au ministère.

Selon la procédure onusienne, le pays devrait donc entrer dans une phase dite « de surveillance soutenue » de quatre-vingt-dix jours.

Prudence

Prudence toutefois. Le 1er juin, l’OMS annonçait ainsi pour la deuxième fois la fin d’Ebola en Guinée. Après la découverte de plusieurs cas depuis la fin de 2015, l’organisation onusienne avait, en effet, remis le pays en phase de quarantaine.

Une épidémie d’Ebola officiellement considérée comme terminée lorsque quarante-deux jours – deux fois la période d’incubation de vingt et un jours – se sont écoulés sans nouveau cas confirmé. Cela signifie, sauf nouveau cas ultérieur, que la chaîne de transmission a été rompue. C’est ainsi que le Sénégal puis le Nigeria ont été déclarés indemnes de fièvre Ebola après avoir été touchés. La fin de l’épidémie au niveau mondial sera déclarée lorsque tous les pays atteints seront dans ce cas.

C’était en tout cas la position de l’OMS jusqu’au milieu de l’année 2015. Elle aurait dû le faire le 14 janvier avec l’arrêt de la transmission du virus au Liberia, le dernier pays touché. Mais la réémergence du virus chez des survivants a reporté l’annonce de la fin officielle de l’épidémie à l’issue de la période de surveillance renforcée à compter du moment où le dernier patient atteint a été testé négatif à deux reprises.

Dix pays touchés

Partie en décembre 2013 de Guinée forestière (Sud), l’épidémie s’est propagée au Liberia et à la Sierra Leone − ces trois pays limitrophes concentrant plus de 99 % des contaminations − puis au Nigeria et au Mali. En deux ans, elle a gagné 10 pays, dont l’Espagne et les Etats-Unis, provoquant officiellement plus de 11 300 morts pour quelque 28 000 cas recensés.

Ce bilan, sous-évalué de l’aveu même de l’OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les épidémies d’Ebola depuis quarante ans.