Soixante-six matchs sont au programme de ce lundi pluvieux, et ce serait miraculeux qu’un tiers d’entre eux parviennent à leur terme. Ce n’est la faute de personne, mais l’édition 2016 de Roland-Garros patine un peu au démarrage.

Le propriétaire de l’un des parapluies a visiblement souhaité faire passer un message. | MIGUEL MEDINA / AFP

Ce problème d’arithmétique vous est offert par l’organisation de Roland-Garros : 32 rencontres étaient au programme de la première journée hier, 10 se sont achevées, 6 ont été interrompues par la pluie, et 16 n’ont pas pu débuter. Sachant que 66 matchs sont au programme aujourd’hui (dont les 6 d’hier à finir) mais que la fin du déluge n’est prévue qu’en début de soirée, combien faudra-t-il en disputer demain pour que les 128 rencontres du premier tour soient bouclées, comme c’est le cas en théorie, mardi soir ?

La réponse risque d’approcher la centaine. Cent matchs en une journée ? Impossible, sauf à convoquer les joueurs dès le lever du soleil mardi, à réquisitionner les terrains voisins du Tennis Club de Boulogne-Billancourt, ou à organiser des matchs, avec quelques années d’avance, dans le jardin des serres d’Auteuil, où l’absence de court rend pour l’heure cette entreprise compliquée. Le plus probable est que le premier tour s’achèvera mercredi, et qu’un certain nombre de joueurs devront ensuite enchaîner deux matchs en deux jours.

LAC ARTIFICIEL

Ce n’est de la faute de personne, mais entre la météo écossaise, les absences de Federer et Monfils, et l’énorme cratère qui l’estropie, et qui va finir par se transformer en lac artificiel à force de se faire pleuvoir dedans – eh, mais d’ailleurs, pourquoi pas un lac dans le nouveau stade ? Ça aurait franchement de l’allure, le public pourrait s’y baigner en cas de forte chaleur, et on pourrait même imaginer qu’une tradition se mettrait en place au fil des ans, qui obligerait le vainqueur du tournoi à y plonger tout habillé, juste après son discours post-finale, en compagnie de Nelson Monfort et Lionel Chamoulaud –, bref, disais-je avant d’être grossièrement interrompu par moi-même (empruntant l’expression à Pierre Desproges), ce n’est de la faute de personne, mais Roland-Garros ne nous a pas encore offert son visage le plus glamour, et l’édition 2016 n’a pas vraiment commencé.

Gare au faux départ également pour deux cadors qui entreront en lice aujourd’hui, si le ciel le leur permet : Stan Wawrinka nº 4 mondial, et Andy Murray, nº 2, sont opposés à des Tchèques susceptibles de leur causer du tourment. Le premier entame la défense de son titre face à l’increvable Radek Stepanek (37 ans), issu des qualifications, tandis que le second lance sa campagne parisienne face à l’imprévisible Lukas Rosol, l’un des joueurs les plus détestés du circuit, dont les principaux faits d’armes sont d’avoir éjecté Rafael Nadal dès le second tour de Wimbledon en 2012, puis bazardé ses fameuses bouteilles d’un coup de raquette en 2014.

Roland-Garros : Kyrgios passe laborieusement, Benoît Paire s’est fait peur

KYRGIOS ET SA « SERVIEEETTE !!! »

Quoi qu’ils voient aujourd’hui, les spectateurs auront du mal à repartir de la Porte d’Auteuil plus frustrés que ceux d’hier, qui ont déboursé entre 30 (les billets les moins chers pour les courts annexes) et 110 euros (les plus chers sur le Central) pour pas grand-chose. Benoît Paire a eu la décence de leur procurer quelques sensations en étant à deux doigts de disparaître d’entrée de jeu face à un obscur Moldave classé 137e mondial et issu des qualifications (6-2, 4-6, 6-4, 1-6, 6-4 face à Radu Albot). Pour le reste, il a été essentiellement question de la tenue d’Anastasia Pavlyuchenkova, de l’avertissement à Nick Kyrgios et du coup de génie de Dustin Brown.

D’Anastasia Pavlyuchenkova, l’histoire retiendra donc peut-être moins sa qualification matinale et rapide pour le second tour, que sa tenue bariolée qui, dans la catégorie vêtement à fort potentiel « buzzifère », a d’ores et déjà pris la place du short de Stan Wawrinka l’an passé.

A mi-chemin entre Mondrian, Delaunay et la housse de couette du petit. | THOMAS SAMSON / AFP

Nick Kyrgios, lui, a échappé aux gouttes, et au piège que lui avait tendu l’Italien Cecchinato, vaincu en trois sets accrochés (7-6, 7-6, 6-4), mais pas à un avertissement de la part de l’arbitre, qui lui reproche d’avoir réclamé sa serviette (towel, ou plutôt TOWEEEL !!!) au ramasseur de balles de façon un peu trop vindicative.

» La vidéo de l’incident est à voir ici

Le fougueux Australien de 21 ans a alors enguirlandé l’arbitre trop zélé à son goût, lui rappelant qu’à Rome, il y a dix jours, Novak Djokovic avait pu tranquillement bousculer le bras d’un autre homme de chaise, sans être sanctionné. « Tout le monde dans cette pièce sait que, si c’est moi qui avais fait ça, ça aurait été un cirque pas possible », expliqua ensuite Kyrgios en conférence de presse.

Quant à l’Allemand Dustin Brown, 78 kilos dont 3 en cheveux, il a décidé que le premier set de son premier match était le bon moment pour sortir le plus beau coup du tournoi.

De quoi faire une entrée fracassante dans les bonus de la fameuse cassette vidéo de l’infirmier Aimé Césaire, dans la série H.

JOYEUX ANNIVERSAIRES
C’était hier l’anniversaire de Novak Djokovic (29 ans), qui entame sa 200semaine comme numéro 1 mondial. C’est aujourd’hui celui de Constant Lestienne (24 ans), qui aurait été assuré de vivre sa première semaine parmi le top 200 s’il n’avait pas parié 2,90 € sur la finale de l’an passé, ou si cette histoire n’était pas sortie à la veille du tirage au sort, ou si la FFT s’était montrée moins psychorigide envers le jeune Français et ne l’avait pas exclu du tournoi à cause de cette affaire de paris interdits.

LE PROGRAMME COMPLET DU JOUR, QUI N’A AUCUNE CHANCE D’ÊTRE RESPECTÉ, ON VOUS AURA PRÉVENUS
Entre parenthèses, la nationalité, ainsi que le numéro de tête de série, mais c’est plus rare, et le score du match interrompu hier, mais c’est encore plus rare.

Court Philippe-Chatrier
Lukas Rosol (RCT) - Stan Wawrinka (SUI, nº 3)
Kei Nishikori (JPN, nº 5) - Simone Bolelli (ITA) (6-1, 7-5, 2-1)
Bojana Jovanovski (SER) - Agnieszka Radwanska (POL, nº 2)
Radek Stepanek (RCT) - Andy Murray (GBR, nº 2)
Alize Cornet (FRA) - Kirsten Flipkens (BEL)

Court Suzanne-Lenglen
Anna Karolina Schmiedlova (SVK) - Garbine Muguruza (ESP, nº 4)
Gilles Simon (FRA, nº 16) - Rogerio Dutra Silva (BRE)
Thomaz Bellucci (BRE) - Richard Gasquet (FRA, nº 9)
Océane Dodin (FRA) - Ana Ivanovic (SER, nº 14)

Court nº 1
Jeremy Chardy (FRA, nº 30) - Leonardo Mayer (ARG)
Svetlana Kuznetsova (RUS) - Yaroslava Shvedova (KAZ) (4-6, 6-1, 3-1)
Lesia Tsurenko (UKR) - Caroline Garcia (FRA)
Julien Benneteau (FRA) - Lucas Pouille (FRA, nº 29)
Elina Svitolina (UKR, nº 18) - Sorana Cirstea (ROU)

Court nº 2
Milos Raonic (CAN, nº 8) - Janko Tipsarevic (SER)
Jack Sock (USA, nº 23) - Robin Haase (HOL) (6-3, 7-5, 3-6, 6-7)
Simona Halep (ROU, nº 6) - Nao Hibino (JPN)
Marco Trungelliti (ARG) - Marin Cilic (CRO, nº 10)
Carla Suarez Navarro (ESP, nº 12) - Katerina Siniakova (RTC)

Court nº 3
Grigor Dimitrov (BUL) - Viktor Troicki (SER, nº 22)
Nicole Gibbs (USA) - Heather Watson (GBR) (7-5 2-6 2-1)
Roberta Vinci (ITA, nº 7) - Kateryna Bondarenko (UKR)
John Isner (USA, nº 15) - John Millman (AUS)
Tatjana Maria (ALL) - Jelena Jankovic (SER, nº 23)

Court nº 4
Martin Klizan (SVK) - Taro Daniel (JPN)
Annika Beck (ALL) - Maryna Zanevska (UKR)
Coco Vandeweghe (USA) - Naomi Broady (GBR)
Andrej Martin (SVK) - Daniel Munoz De La Nava (ESP)

Court nº 5
Roberto Carballes Baena (ESP) - Adam Pavlasek (RTC)
Elena Vesnina (RUS) - Madison Brengle (USA)
Bethanie Mattek-Sands (USA) - Irina-Camelia Begu (ROU, nº 25)
Arina Rodionova (AUS) - Ana Konjuh (CRO)

Court nº 6
Mikhail Kukushkin (KAZ) - Adrian Mannarino (FRA)
Karolina Pliskova (RTC, nº 17) - Shelby Rogers (USA)
Nikoloz Basilashvili (GEO) - Kyle Edmund (GBR)
Samantha Stosur (AUS, nº 21) - Misaki Doi (JPN)

Court nº 8
Naomi Osaka (JPN) - Jelena Ostapenko (LAT, nº 32)
Laslo Djere (SER) - Jordanie Thompson (AUS)
Albert Ramos-Vinolas (ESP) - Horacio Zeballos (ARG)
Saisai Zheng (CHN) - Dominika Cibulkova (SVK, nº 22)

Court nº 10
Dusan Lajovic (SER) - Denis Kudla (USA)
Mirjana Lucic-Baroni (CRO) - Daniela Hantuchova (SVK)
Sara Errani (ITA, nº 16) - Tsvetana Pironkova (BUL)
Pablo Cuevas (URU, nº 25) - Tobias Kamke (ALL)

Court nº 14
Margarita Gasparyan (RUS) - Sloane Stephens (USA, nº 19)
Dustin Brown (ALL) - Dudi Sela (ISR) (6-7, 6-4, 7-6, 1-1)
Fernando Verdasco (ESP) - Steve Johnson (USA, n° 33)
Sam Querrey (USA) - Bjorn Fratangelo (USA)
Taylor Townsend (USA) - Amandine Hesse (FRA)

Court nº 15
Veronica Cepede Royg (PAR) - Sabine Lisicki (ALL)
Ivan Dodig (CRO) - Mikhail Youzhny (RUS)
Ekaterina Makarova (RUS, nº 27) - Varvara Lepchenko (USA)
Kurumi Nara (JPN) - Denisa Allertova (RTC)

Court nº 16
Barbora Strycova (RTC, nº 30) - Lucie Hradecka (RTC)
Ivo Karlovic (CRO, nº 27) - Albert Montanes (ESP)
Mathias Bourgue (FRA) - Jordi Samper-Montana (ESP)
Qiang Wang (CHN) - Tessah Andrianjafitrimo (FRA)

Court nº 17
Myrtille Georges (FRA) - Christina McHale (USA)
Aliaksandra Sasnovich (BLR) - Cagla Buyukakcay (TUR) (7-5 6-7 2-1)
Yanina Wickmayer (BEL) - Alexandra Dulgheru (ROU)
Johanna Larsson (SUE) - Magda Linette (POL)
Hyeon Chung (COR) - Quentin Halys (FRA)

Court nº 18
Polona Hercog (SLO) - Lourdes Dominguez Lino (ESP)
Diego Schwartzman (ARG) - Guido Pella (ARG)
Zarina Diyas (KAZ) - Carina Witthoeft (ALL)
Shuai Zhang (CHN) - Galina Voskoboeva (KAZ)

Bravo à ceux qui sont arrivés jusque-là. Veuillez recevoir en récompense ce point de double rigolo survenu en mars au tournoi de Miami :

2016 Miami Open: incredible doubles hot shot
Durée : 01:24