Lors de la comparution de Simone Gbagbo pour « crimes contre l’humanité », le 9 mai à Abidjan. | ISSOUF SANOGO / AFP

La Cour suprême de Côte d’Ivoire a rejeté, jeudi 26 mai, le pourvoi en cassation de Simone Gbagbo, rendant ainsi définitive sa condamnation à vingt ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

« La Cour suprême a rejeté ce jeudi notre pourvoi en cassation », a annoncé à l’Agence France-Presse Me Rodrigue Dadjé, critiquant une « décision politique » et estimant qu’il y avait assez d’arguments juridiques pour annuler la condamnation.

Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, actuellement incarcérée à Abidjan, avait été condamnée le 10 mars 2015 à vingt ans de réclusion pour attentat à la sûreté de l’Etat, un verdict lourd, car il doublait les réquisitions du parquet général.

3 000 morts en cinq mois

Elle était jugée avec 78 coaccusés pour leur rôle dans la crise causée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences qui marquèrent la crise postélectorale de 2010-2011 firent plus de trois mille morts en cinq mois.

Michel Gbagbo, fils de l’ex-président issu d’un premier mariage avec une Française, avait lui été condamné à cinq ans d’emprisonnement.

La défense de l’épouse de l’ancien président s’était alors pourvue en cassation contre la condamnation de Simone Gbagbo. Ses avocats ont dénoncé « une procédure irrégulière qui doit être frappée de nullité ».

Simone Gbagbo, dont l’époux, Laurent Gbagbo, est actuellement jugé à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), comparaîtra à partir du 31 mai à Abidjan devant les assises pour crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale. « Le procès de Mme Gbagbo va bel et bien s’ouvrir le 31 mai », a dit son avocat.