Devant l’hôtel Ambassador, à Mogadiscio, après l’explosion d’une voiture piégée, le 1er juin 2016. | FEISAL OMAR / REUTERS

Les islamistes somaliens Chabab ont revendiqué, mercredi 1er juin, un attentat à la voiture piégée suivie d’une attaque contre l’hôtel Ambassador, dans le centre de la capitale Mogadiscio. Au moins seize personnes sont mortes et 55 autres ont été blessées.

« L’attaque a débuté avec une forte explosion et des combattants sont entrés dans le bâtiment », ont affirmé les Chabab dans un communiqué publié sur Internet. « Nous pensons que le toit n’est pas sécurisé. Les forces de sécurité sont à l’intérieur, du premier au quatrième étage », a réagi pour sa part jeudi le commandant de police Nur Mohamed.

La rue Makkah Almukarramah, lieu de l’attentat, est l’artère principale de la capitale, où résident plusieurs parlementaires. Deux députés figurent parmi les victimes, selon des sources sécuritaires.

Ibrahim Sheik Nur, témoin de l’explosion, a expliqué : « J’ai vu plusieurs corps à l’extérieur de l’hôtel, mais nous ne savons pas combien de personnes sont à l’intérieur, ni le nombre de victimes à l’intérieur ». Un autre témoin, Mohamed Elmi, assure avoir vu « sept corps, la plupart carbonisés ». « J’étais à quelques mètres de l’hôtel quand l’explosion a eu lieu, elle était très forte ».

Des témoins interrogés par l’AFP disent que les forces de sécurité sont désormais à l’intérieur de l’hôtel | FEISAL OMAR / REUTERS

Mogadiscio, cible des Chabab

Les Chabab, affiliés à Al-Qaida, ont juré la perte du gouvernement central de Somalie, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et défendu par l’Amisom, la force de l’Union africaine, forte de 22 000 hommes.

Cette dernière avait chassé les Chabab de Mogadiscio en août 2011. Mais s’ils ont perdu l’essentiel de leurs bastions, les Chabab contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent leurs opérations de guérilla et autres attentats-suicides, souvent jusque dans la capitale.

Ces derniers mois, ils ont multiplié des attaques meurtrières contre des restaurants et quelques-uns des hôtels les plus en vue de Mogadiscio. En février 2015, une attaque avait visé le Central Hotel, faisant plus de 20 morts.

Par ailleurs, le cerveau présumé de l’attaque menée par les Chabab contre l’université de Garissa (Kenya), qui avait fait 148 morts en 2015, Mohamed Mohamud, alias « Kuno », un ancien professeur kényan d’une école coranique de Garissa, a été « tué par des commandos somaliens et les forces spéciales du Jubaland » dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé à la presse le ministre de la sécurité de l’Etat somalien du Jubaland, Abdirashid Janan.