Le 36, quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire parisienne. | CHRISTOPHE ENA/AP

Le parquet de Paris a demandé le renvoi devant la cour d’assises des deux policiers mis en examen dans l’enquête sur le viol présumé d’une touriste canadienne dans les locaux du 36, quai des Orfèvres, à Paris, en 2014, a-t-on appris, vendredi 17 juin, de source judiciaire. Le parquet a requis le renvoi des deux fonctionnaires de la brigade de recherche et d’intervention (BRI), l’antigang, pour « viols en réunion », a précisé la source.

Le 22 avril 2014, dans un pub irlandais en face du siège de la police judiciaire parisienne, le fameux 36, quai des Orfèvres, des policiers de la BRI s’étaient liés avec la jeune femme alors âgée de 34 ans. En pleine nuit, les fonctionnaires, qui n’étaient pas en service, lui avaient fait visiter les locaux du « 36 ». Un peu plus tard, elle en était ressortie en larmes, extrêmement choquée. Elle avait porté plainte pour viol.

Des empreintes, des vidéos et des SMS compromettants

Un des policiers avait évoqué une relation sexuelle « consentie » avec la jeune femme, l’autre démentant tout rapport. Un troisième avait été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Des empreintes génétiques des deux mis en examen avaient été retrouvées sur les sous-vêtements de la jeune femme, ainsi qu’une troisième, inconnue. Une vaste opération de prélèvements d’ADN sur des fonctionnaires de la PJ avait eu lieu en septembre 2015, mais n’avait rien donné.

L’analyse des téléphones portables des suspects a affaibli leur défense, des vidéos et SMS « explicites » ayant disparu, selon des sources proches du dossier. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider de les renvoyer ou non en procès.