Un convoi humanitaire a pu accéder mercredi à la ville assiégée de Daraya pour la première fois depuis novembre 2012. | AP

Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra vendredi 3 juin une réunion d’urgence pour décider si les convois humanitaires autorisés à rejoindre les villes assiégées de Daraya et Moadamiyeh suffisent à reporter les largages de vivres demandés depuis plusieurs semaines par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG).

La Russie, par la voix de son ambassadeur auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, a suggéré de suspendre tout largage, considérant le passage des convois comme un signe de bonne volonté du régime Assad.

L’ambassadeur britannique, Matthew Rycroft, estime au contraire que « c’est trop peu, trop tard » alors que le convoi autorisé à entrer dans Daraya est le premier depuis que le siège de cette ville située en périphérie de Damas a commencé en novembre 2012.

Des médicaments mais pas de nourriture

L’ISSG avait fixé le 1er juin comme dernier délai pour que des convois puissent accéder aux villes assiégées, sans quoi les Nations unies procéderaient à des largages d’aide humanitaire.

Le convoi entré mercredi à Daraya contenait des médicaments, des vaccins et du lait pour enfant. Selon l’ONU, 4 000 à 8 000 habitants vivraient dans cette ville rebelle. Sans aide humanitaire depuis trois ans et demi et affamés, ils espéraient aussi de la nourriture. A Moadamiyeh, autre ville rebelle, trente-six camions ont pu acheminer des vivres.

Le Comité international de la Croix-Rouge qui a participé à ces convois espère revenir vendredi avec de la nourriture.

L’ambassadeur de France, François Delattre, qui dirige le Conseil durant le mois de juin, est également en faveur des largages. « La France demande aux Nations unies et en particulier au Programme alimentaire mondial (PAM) de mettre en œuvre des opérations de largage humanitaire pour toutes les zones dans le besoin, en priorité pour Daraya, Moadamiyeh et Madaya, où les populations civiles, y compris les enfants, risquent de mourir de faim », a déclaré M. Delattre.

L’opposition appelle à un cessez-le-feu dans tout le pays pour le mois du ramadan qui démarre le 6 juin.

Selon l’ONU, 592 000 personnes vivraient dans des villes assiégées, principalement par les forces du régime de Damas. Le conflit dure depuis cinq ans et les négociations de paix sont à l’arrêt depuis le mois d’avril.