Conseiller spécial pour les affaires intérieures de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, Waripamo-Owei Dudafa est poursuivi pour « dissimulation et recel de recettes criminelles » d’une valeur supérieure à 1,6 milliard de nairas (6,8 millions d’euros). Vingt-trois chefs d’accusation ont été retenus contre lui, d’après la Commission de lutte contre les délits économiques et financiers (EFCC).

Waripamo-Owei Dudafa a plaidé non coupable lors d’une audience devant la Haute Cour fédérale de Lagos. Un employé de banque soupçonné de l’avoir aidé à blanchir l’argent a également rejeté les accusations portées contre lui. Les deux hommes ont été laissés en liberté contre des cautions d’un total de 500 millions de nairas et la remise de leur passeport. La prochaine audience a été fixée aux 4 et 5 juillet.

Blanchiment et corruption

Le président Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions en mai 2015, a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de sa politique. Un cousin de l’ex-président a ainsi été inculpé au début du mois de blanchiment et de corruption et placé en détention provisoire. Robert Azibaola et sa femme Stella, inculpés tous d’eux d’abus de confiance, de corruption et de blanchiment, sont soupçonnés d’avoir détourné, en septembre 2014, 40 millions de dollars (35 millions d’euros) destinés en principe à du matériel de communication pour les forces spéciales nigérianes, selon l’EFCC. Le couple réfute ces accusations.

Le vice-président de M. Buhari, Yemi Osinbajo, a accusé début mai l’administration précédente d’avoir détourné quelque 15 milliards de dollars (13 milliards d’euros) via des contrats d’armement. M. Buhari, un ancien dirigeant militaire réputé pour sa poigne de fer, a promis de retrouver les sommes « astronomiques » dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies. Le ministre de l’information, Lai Mohammed, a affirmé en janvier que 55 personnes seulement avaient détourné pas moins de 6,7 milliards de dollars de fonds publics entre 2006 et 2013.