Une patrouille de la police malienne et des forces de l’ONU à Gao, le 18 mai. / AFP / SOULEYMANE AG ANARA | SOULEYMANE AG ANARA / AFP

Un casque bleu chinois et trois civils travaillant pour les Nations unies à Gao ont été tués dans une double attaque mardi 31 mai au soir. Le camp de l’ONU et les locaux d’un prestataire de service de l’ONU ont été pris pour cible, selon la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).

A Pékin, une porte-parole du ministère des affaires étrangères a confirmé que le casque bleu tué était chinois. Dans un communiqué, la Minusma écrit que les trois civils sont deux agents de sécurité maliens et un « expert international » et que plus de dix « membres du personnel de la Minusma, dont des civils, » ont été légèrement blessés, sans préciser leur nationalité.

Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué l’attaque mercredi matin. L’organisation terroriste a précisé que l’assaut avait été conduit par des membres d’Al-Mourabitoune, le groupe du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar. AQMI avait déjà revendiqué les attaques à Bamako, la capitale du Mali, en novembre 2015, à Ouagadougou (Burkina Faso), en janvier, et à Grand Bassam (Côte d’Ivoire), en mars.

« Crime grave et scandaleux »

La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a dénoncé un « crime grave et scandaleux. » Le ministère des affaires étrangères français a également condamné l’attaque, ajoutant que des vérifications étaient en cours pour éclaircir les circonstances de l’attentat. La France a été à la tête d’une intervention militaire internationale au Mali, déclenchée en janvier 2013 et toujours en cours contre les groupes djihadistes liés à Al-Qaida dans le nord du pays.

Depuis une quinzaine de jours, le Mali connaît une recrudescence d’attaques terroristes contre l’armée et les soldats de l’ONU. Le 29 mai, cinq casques bleus ont été tués dans une embuscade, dans le centre du pays. Ils s’ajoutent aux cinq soldats maliens tués le 27 mai et aux cinq casques bleus tchadiens tués le 18 mai. Cette attaque avait été revendiquée par un cadre du groupe djihadiste malien Ansar Eddine, allié d’Al-Qaida, et qui a contrôlé le vaste nord du Mali pendant près de dix mois, entre 2012 et janvier 2013.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est de toutes les missions actuelles de maintien de la paix de l’ONU celle qui connaît le plus fort taux de mortalité par rapport à son effectif, de plus de 10 300 militaires et policiers.