Clinton et Sanders vont se partager 694 délégués en Californie, dans le Montana, le New Jersey, le Nouveau-Mexique, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud. | Seth Wenig / AP

Un dernier « Super Tuesday », mardi 7 juin, et la saison des primaires pour l’élection présidentielle américaine de 2016 sera quasiment finie, pour les démocrates et les républicains.

L’affiche du 8 novembre est déjà connue : Donald Trump et Hillary Clinton devraient être investis officiellement par les délégués de leurs partis, lors de la convention de Cleveland, du 18 au 21 juillet pour les républicains, et de Philadelphie, du 25 au 28 juillet pour les démocrates.

Depuis la fin mai, Donald Trump – qui n’a plus de concurrent dans son propre camp – a assez de délégués pour remporter l’investiture républicaine. Lundi soir, l’agence de presse Associated Press (AP) a précipité la fin de la course à l’investiture démocrate en assurant que la favorite, Hillary Clinton, disposait désormais du nombre de délégués nécessaire (2 383) pour être adoubée par son parti.

Malgré tout les deux candidats doivent jouer leur partition jusqu’au bout. Chez les républicains, Donald Trump est contraint de faire campagne, même si ses adversaires ont jeté l’éponge. Les électeurs républicains votent donc dans cinq Etat : Californie, Montana, New Jersey, Nouveau-Mexique et Dakota du Sud.

Clinton et Sanders vont se partager 694 délégués en Californie, dans le Montana, le New Jersey, le Nouveau-Mexique, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud. Le 14 juin, le District of Columbia (D.C.), votera pour désigner 45 délégués et ce sera fini.

Hillary Clinton aborde ce dernier « Super Tuesday » avec 2 383 délégués (1 812 délégués désignés lors des primaires et caucus et 571 superdélégués). Pour mémoire, c’est le 7 juin 2008 que Hillary Clinton avait concédé sa défaite face au sénateur Barack Obama. Elle avait alors déclaré que sa campagne avait créé « 18 millions de fissures » dans le plus « haut et plus dur des plafonds de verre ». Bernie Sanders retiendra-t-il cette leçon, et concèdera-t-il sa défaite ?

Que fera Bernie Sanders ?

Le comportement de Bernie Sanders est au cœur des préoccupations du Parti démocrate. Il ne se donne pas vaincu et compte remporter la Californie, comme il l’a dit lors d’un meeting à San Francisco, lundi, malgré les sondages (qui se sont déjà trompés, comme dans le Michigan). FiveThirtyEight, le site d’analyse des sondages de Nate Silver donne à Hillary Clinton 90 % de chances de remporter la primaire de Californie

Le sénateur du Vermont multiplie les actes de défiance. Il dénonce tout calcul incluant les superdélégués, qu’il affirme pouvoir faire changer d’allégeance avant Philadelphie. Plus de 500 sur 700 se sont ralliés à Hillary Clinton.

« Mme Clinton n’a pas et n’aura pas le nombre requis de délégués désignés par les primaires pour sceller l’investiture », a déclaré son porte-parole, Michael Briggs, dans un communiqué. « Elle dépend des superdélégués, qui ne voteront pas avant le 25 juillet, et peuvent changer leur avis d’ici là ».

FiveThirtyEight assure pourtant qu’Hillary Clinton sera sans conteste la candidate du Parti démocrate parce que plus de démocrates ont voté pour elle que pour son adversaire : Hillary Clinton a obtenu 1 811 délégués lors des primaires et caucus, comparé aux 1 526 délégués pour Bernie Sanders. Surtout, elle a reçu 12,9 millions de suffrages lors des primaires, selon RealCleapPolitics, à comparer aux 9,9 millions recueillis par Sanders.

Pour le National Journal, le défi pour Hillary Clinton est « maintenant de convaincre les partisans de Bernie Sanders qui se présentent comme des électeurs indépendants de soutenir le Parti démocrate pour assurer la défaite de Donald Trump ».

Trump fait campagne jusqu’au bout

Pour Donald Trump, cette dernière série de primaire dans le camp républicain sera l’occasion de voir s’il peut contourner les difficultés qu’il rencontre depuis quelques jours – essentiellement de son fait, avec ses attaques contre le juge Gonzalo Curiel – dans l’unification du Parti républicain autour de sa candidature. Jusqu’à présent, il est soutenu par les pontes du GOP, mais ses derniers dérapages en irritent plus d’un.

La réponse qu’opposera le candidat à ses détracteurs tient au nombre de votes qu’il a obtenus face à ses opposants au sein du parti : 11,5 millions pour lui, selon RealClearPolitics, 7,4 millions pour Ted Cruz, 3,4 millions pour Marco Rubio, 3,9 millions pour John Kasich. C’est plus que Romney en 2012, McCain en 2008 ou George W. Bush en 2000, relevait Politico, fin avril. Mais rien de plus normal : il n’y a jamais eu autant d’électeurs aux Etats-Unis, tempère le Washington Post.