Un millier de personnes ont défilé silencieusement dans les rues de Mantes-la-Jolie en hommage à Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. | Marc Chaumeil pour "Le Monde"

Un millier de personnes ont participé samedi 18 juin à une brève marche silencieuse à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en hommage à Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, le couple de fonctionnaires du commissariat de la ville, tués lundi à leur domicile par Larossi Abballa.

A l’appel du maire (Les Républicains) Michel Vialay, des habitants de tous âges, des représentants de la communauté musulmane et des élus de Mantes et des communes environnantes – dont l’édile de Magnanville, où les faits se sont déroulés – se sont rassemblés devant la gare.

Après une minute de silence, le maire a fait part de son émotion :

« Nous sommes frappés d’effroi, touchés dans notre chair. (...) Jean-Baptiste et Jessica sont morts parce qu’ils étaient français, parce qu’ils étaient policiers. (...) Nous devons être solidaires avec les forces de l’ordre, peu importe nos origines ou notre couleur de peau. Ce qui importe aujourd’hui, c’est l’union de tous. »

« Nous devons être solidaires avec les forces de l’ordre, peu importe nos origines ou notre couleur de peau », a déclaré Michel Vialay, maire de Mantes-la-Jolie. | Marc Chaumeil pour "Le Monde"

Le cortège s’est ensuite dirigé en silence, élus en tête, vers le commissariat aux portes closes. Des manifestants ont déposé un mot dans le registre de condoléances ouvert à l’entrée, d’autres des fleurs devant une sculpture flanquant le bâtiment sur laquelle est inscrite la phrase de Blaise Pascal : « La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants ».

« Que les policiers sachent qu’ils ne sont pas seuls »

Le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, a tenu à « montrer [sa] solidarité aux policiers de ce commissariat traumatisé ». « En ce 18 juin qui en rappelle un autre [l’appel du Général de Gaulle, le 18 juin 1940], qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls. »

Venue elle aussi montrée sa « solidarité » avec les fonctionnaires de police, Fatima Mistar, femme de ménage à la retraite qui connaissait le commandant Jean-Baptiste Salvaing, trouve la situation « incompréhensible ». « Il était très gentil, très souriant. Pourquoi c’est arrivé ici ? On est une ville bien, très soudée ».

Des membres de la communauté musulmane sont venus assister à la marche à Mantes-la-Jolie. | Marc Chaumeil pour "Le Monde"

Dans le registre de condoléances devant lequel se pressent des centaines de personnes malgré la pluie, on peut lire : « Vous êtes nos anges gardiens », « amis policiers, vous faites un beau métier » ou encore « continuez à nous protéger ».

Dimanche, une autre manifestation, à l’appel de la communauté musulmane cette fois, doit avoir lieu à Mantes-la-Jolie.