Vincent Bollore, PDG de Vivendi, le 21 avril. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Le groupe Vivendi a réussi à prendre le contrôle de l’éditeur français de jeux vidéo sur mobiles Gameloft à l’issue de son offre publique d’achat (OPA) hostile qui s’achevait vendredi soir, a annoncé, mardi 31 mai, l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Ce changement de propriétaire n’est pas vraiment une surprise. Pour parvenir à ses fins, Vivendi n’a pas hésité à relever son offre à deux reprises l’amenant à 8 euros l’action, pour une valorisation de 700 millions d’euros. L’action s’échangeait à un peu plus de 4 euros lors de l’annonce surprise de l’arrivée du géant des médias au capital de l’éditeur de jeux.

Le groupe dirigé par Vincent Bolloré disposait, lundi, d’au moins 61,71 % du capital et 55,61 % des droits de vote de Gameloft, a précisé l’AMF.

Depuis plusieurs mois, Vivendi a lancé une stratégie agressive d’aquisitions dans le jeu vidéo, visant à la fois le mobile avec Gameloft et les jeux sur console et PC avec Ubisoft. Cette stratégie a pris des allures de guerre entre patrons : face à Vincent Bolloré, Gameloft et Ubisoft sont dirigés par deux frères, respectivement Michel et Yves Guillemot.

Très critiques des intentions de Vincent Bolloré, les deux patrons estiment qu’un rachat par Vivendi serait désastreux pour leurs entreprises. Yves Guillemot, notamment, a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne voyait aucune synergie possible avec Vivendi, et que l’inclusion d’Ubisoft dans un géant des médias et du divertissement se traduirait par la perte de l’indépendance qui a fait, jusqu’à présent et selon lui, la force d’Ubisoft.