La voiture de police incendiée quai de Valmy, mercredi 18 mai, à Paris lors d’une contre-manifestation en marge d’un rassemblement des syndicats de police, place de la République, contre la « haine anti-flics ». | JOEL SAGET / AFP

Quatre des cinq hommes placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la voiture de police incendiée mercredi à Paris lors d’une manifestation interdite ont été déférés au parquet, vendredi 20 mai, en vue de leur présentation samedi à un juge d’instruction, a annoncé le parquet de Paris. Un cinquième homme a été libéré dans l’après-midi.

Les quatre hommes, âgés de 18 à 32 ans – trois étudiants et un echômeur – appartiennent à la mouvance antifasciste, selon le parquet. Leur implication dans l’incendie du véhicule n’est toutefois pas établie, a précisé au Monde une source au ministère de l’intérieur :

« Ils étaient déjà connus par les services. Ce qui est à peu près certain, c’est qu’ils étaient sur place [mercredi]. L’idée était d’identifier ceux qu’on pouvait et de les interpeller pour essayer d’identifier les auteurs eux-mêmes. »

Ce dont ils sont accusés sera communiqué samedi matin, a précisé cette même source. Rien n’indique pour l’heure qu’ils aient participé à l’attaque de la voiture à bord de laquelle se trouvaient deux policiers quand un objet ressemblant à un fumigène a été jeté à l’intérieur. Les quatre hommes déférés ont « globalement fait valoir leur droit au silence », a indiqué le parquet, et l’un d’eux a refusé le prélèvement de ses empreintes génétiques. Le parquet précise qu’une information judiciaire va être ouverte.

Antécédents judiciaires

Lors des perquisitions chez les suspects, ont été saisis notamment un poing américain, une matraque et des bouteilles de gaz.

Trois des gardés à vue avaient fait l’objet d’interdictions de manifester pour la journée de mobilisation précédente, mardi, contre la loi travail, dans le cadre de l’état d’urgence instauré après les attentats de novembre.

Après l’incendie de mercredi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation volontaire par incendie. Le policier qui était au volant du véhicule a reçu 10 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT) et sa collègue quatre jours.

Une vidéo montre l’assaut contre la voiture de police incendiée à Paris
Durée : 01:15