Sur un chantier WeberHaus. L’entreprise allemande livre chaque année quelque 800 maisons | WeberHaus

Avec 1,3 million de salariés dans sa filière des maisons en bois, l’Allemagne a une longueur d’avance sur la France. Les matériaux de construction du pays comptent ainsi 15 % de bois, contre 10 % pour les maisons édifiées en France. La société WeberHaus, fondée en 1960 par Hans Weber, toujours à la tête de l’entreprise à 80 ans, est basée à Rheinau, en Allemagne, face à Strasbourg.

Elle livre chaque année quelque 800 maisons plutôt de haut de gamme (2 000 euros le mètre carré minimum), toutes sur mesure et préfabriquées en usine.

« Depuis les années 1990, nous construisons des maisons à haute performance énergétique qui est devenue la norme, en France, avec la réglementation thermique 2012. On propose aussi des maisons passives et à énergie positive, raconte Holger Heid, chef de produit. Aux panneaux de particules de bois issu de la Forêt-Noire, selon un procédé que nous avons mis au point et qui ne libère pas de formaldéhyde, nous additionnons de la laine de verre, de la fibre de bois, et nous concevons des murs de 30 voire 36 centimètres d’épaisseur. »

D’immenses hangars accueillent les stocks : panneaux de bois, poutres… pour trois ou quatre jours à peine de production. A l’autre bout de la chaîne, 100 mètres plus loin, trônent des parois de maison entières, avec fenêtres, portes, câblages, raccords pour sanitaires, déjà crépies et prêtes à être embarquées sur des camions. Elles sont assemblées en un jour seulement sur les chantiers. « On vous donne la clé et vous pouvez entrer dans votre maison », explique-t-on à WeberHaus, qui livre dans toute l’Allemagne, mais aussi en Suisse ou en Grande-Bretagne. La marque a encore un peu de mal à s’implanter en France, où elle ne construit qu’une vingtaine de maisons par an, notamment près d’Annecy où elle a ouvert une antenne.

Quelque 33 000 maisons construites

Autre particularité, le client, un peu comme avec des Lego, compose lui-même sa future demeure. Il choisit d’abord son modèle grâce aux maisons témoins visibles à côté de l’usine, dans un parc verdoyant. Puis rendez-vous au centre d’aménagement où sont présentés des milliers d’échantillons de matériaux et d’équipement. Un conseiller, devant de grands plans étalés sur le bureau, va ensuite guider le client durant deux à cinq jours – nuits et repas sont prévus à l’hôtel voisin – pour élaborer l’habitat et en fixer tous les détails : sols, sanitaires, escaliers, mode de chauffage, domotique.

Un souci du détail qui va jusqu’aux prises électriques et aux poignées de porte.

« On commence par le plan global, les superficies, puis l’extérieur, façades, toiture, portes, pergola, balcons. Pour l’intérieur on procède pièce par pièce, explique Thomas Hirsch, à la tête d’une équipe de 25 conseillers. Face aux familles ou aux couples, il faut faire preuve d’abord de psychologie, puis de compétence technique et de créativité dans la décoration. »

L’ordinateur dessine au millimètre près le résultat. Place alors à la construction en atelier, à raison de trois ou quatre maisons par jour. Chacune va consommer une cinquantaine de mètres cubes de bois. Depuis sa création, WeberHaus a construit 33 000 maisons. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel de 22,5 millions d’euros.