Des manifestants réclament la libération de Chelsea Manning à San Francisco, en juin 2015. | ELIJAH NOUVELAGE / REUTERS

La lanceuse d’alerte Chelsea Manning, condamnée en 2013 à trente-cinq ans de prison pour avoir fourni un demi-million de documents confidentiels au site WikiLeaks trois ans plus tôt, a fait appel de sa condamnation, a annoncé jeudi 19 mai sa défense. Chelsea Manning, anciennement appelée Bradley Manning, est actuellement détenue à la prison militaire de Fort Leavenworth au Kensas.

« Il n’y a aucun doute que la condamnation de Chelsea Manning est incroyablement excessive (…), représentant la punition la plus sévère jamais reçue par un lanceur d’alertes dans l’histoire américaine », a déclaré l’un de ses avocats, Vincent Ward.

Manque de « preuves significatives »

Ses avocats ont présenté une série d’arguments à l’appui de leur demande d’appel, déclarant notamment que « le gouvernement n’a pas produit de preuves significatives que les révélations de Chelsea aient réellement nui à la sécurité nationale des Etats-Unis ou à ses intérêts diplomatiques ».

Les partisans de Chelsea Manning estiment par ailleurs que la condamnation qu’elle a subie n’est pas équitable, si on la compare à la punition beaucoup plus légère reçue par le prestigieux général David Petraeus pour avoir partagé des informations classifiées avec sa maîtresse. Il s’était vu infliger en 2015 100 000 dollars d’amende et deux ans de mise à l’épreuve.

Enfin, ils ont aussi dénoncé le fait que Chelsea Manning ait été placée à l’isolement pendant près d’un an avant son procès.