Un lycéen français passe l’examen de philosophie, le 15 juin 2016. | FREDERICK FLORIN/AFP

Nous publions, en partenariat avec Digischool, les corrigés des épreuves de français du brevet des collèges 2016, passées jeudi 23 juin par les élèves de troisième.

Cette année, au programme du brevet de français, les élèves de la série générale ont eu une dictée (sur 6 points) sur un texte de Maurice Genevois (La Boue), sur la première guerre mondiale. Les questions de texte (sur 15 points) portaient sur un autre extrait de La Boue, suivies d’un exercice de réécriture (sur 4 points). Il y avait enfin une rédaction (sur 15 points) sur « ce que les œuvres d’art peuvent apporter » ou sur une « suite de récit » à rédiger.

Brevet 2016 - corrigé du sujet de français - Questions/réécriture L’épreuve est composée de 8 questions de texte :

1. Présenter précisément la situation du narrateur.

Le narrateur réalise son récit à la première personne. Il parle de lui et de sa situation. Il est un « soldat de la première guerre mondiale » (chapô), qui est assis (« Il faut que je me lève », ligne 32) dans une « tranchée » (ligne 3). Le narrateur semble accablé physiquement et moralement.

2. a) Qu’est-ce qui attire l’attention du narrateur. Pour quelles raisons ?

L’attention du narrateur est attirée par « les gouttes » d’eau (lignes 4, 7, 12, 13, 17) qui « tombent » (lignes 4, 6, 12, 13, 14,17). Ces gouttes retiennent l’attention du narrateur car il ne voit plus que très peu de choses (« on ne voit même pas la fumée (…) ombre indistincte », lignes 1 et 2).

Or, il peut apercevoir les gouttes et les compte même. Le son de l’eau qui dégouline dégage une certaine musicalité qui éveille l’esprit du narrateur par sa régularité et sa vivacité (ligne 4). C’est cette musicalité ainsi que le fait même qu’il pleuve qui rappellent au narrateur la Chanson violette, écrite par Albert Samain, et qui retiennent son attention.

b) Comment le texte crée-t-il un effet d’obsession ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur l’ensemble de la page.

Le texte crée un effet d’obsession à l’aide de plusieurs procédés. Premièrement, nous pouvons remarquer la grande présence du champ lexical de la pluie, qui démontre que l’auteur est obsédé par ce phénomène météorologique (« gouttes », répété plus de cinq fois, qui « tombent », répété plus de huit fois, « boue », lignes 16 et 18, « dégouttelantes », ligne 11). Certains mots appartenant à ce champ lexical sont souvent répétés. La répétition de certains éléments par le narrateur prouve qu’il est obsédé par ces derniers puisqu’ils reviennent fréquemment dans son esprit. Notamment, nous percevons la triple répétition de « Une… deux… trois… quatre… » qui traverse tout l’extrait. Au début, ces nombres vont éveiller l’esprit du narrateur. Ensuite, ils vont ponctuer la recherche du narrateur à trouver où il a « lu ceci » (ligne 12). Enfin, ces nombres seront encore présents lorsque l’auteur trouve la réponse à la question énoncée ligne 12. Nous comprenons que l’auteur, après avoir été obsédé par le son de la pluie, a été obnubilé par un poème dont il voulait se souvenir. Ce n’est qu’après avoir trouvé la réponse qu’il cherchait qu’il se lève et que l’extrait se clôt.

3. Quelles sont les actions tentées par le narrateur pour s’opposer à cette obsession ? (lignes 5 à 27).

Premièrement, le narrateur essaye de déterminer à quelle fréquence (de temps) les gouttes tombent (« Est-ce qu’elles tombent toutes les secondes ? », ligne 6). Bien qu’il se concentre encore sur la pluie, cette dernière est un prétexte pour compter. Deuxièmement, comme nous l’avons formulé dans la réponse précédente, une obsession chasse l’autre. Ainsi, pour s’opposer à l’obsession de la pluie qui tombe, le narrateur tente de « réciter des vers (…) oubliés » (ligne 9). Troisièmement, il récite des vers (ligne 20 à ligne 25).

4. « Dégouttelantes » (ligne 11) : comment ce mot est-il construit ? Quel sens lui donnez-vous ?

Ce mot est construit par dérivation affixale. Le mot « gouttelante » peut se trouver dans certains dictionnaires. Il signifie « couvert de gouttelettes ». Ainsi, « dégouttelantes » serait construit par l’ajout d’un préfixe « dé ». Il n’était pas complètement faux de démontrer qu’il s’agissait de l’ajout d’un préfixe et d’un suffixe au mot « goutte ». Le sens de ce mot est à rapprocher de « dégoulinante ». Il voudrait ainsi dire : d’où des gouttes d’eau coulent.

Retrouvez le corrigé des quatre autres questions et de la dictée sur le site de notre partenaire Digischool, aprèsn inscription gratuite.

Corrigé du brevet 2016 - La rédaction

Rappel du sujet 1 : « Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un… » Vous imaginerez la suite du récit, en montrant comment l’intervention d’un autre personnage permet au narrateur de sortir de sa situation. Votre texte devra mêler narration, description et dialogue.

Voici les conseils rédigés par un professeur de digiSchool pour cette partie de l’épreuve :

- bien écrire un dialogue. Le plus facile est de le faire sans guillemets, uniquement avec des tirets.

Utiliser des verbes introducteurs de parole assez variés (rétorquer, dire, annoncer, blaguer, annoncer, répondre…)

Retrouvez le corrigé du sujet 2 sur le site de notre partenaire Digischool