Le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, à Londres le 25 juin. | Stefan Rousseau / AP

Le leader du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a limogé dimanche 26 juin un des principaux responsables du parti, Hilary Benn, rapporte la BBC, alors que le Labour est profondément divisé depuis la victoire du « Brexit », la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).

M. Corbyn a relevé de ses fonctions Hilary Benn, « ministre des affaires étrangères » dans le cabinet fantôme du Labour, qui avait entrepris de convaincre des membres du parti de démissionner si M. Corbyn refusait de quitter son poste, selon la BBC.

Deux députées travaillistes ont prévu de déposer lundi une motion de défiance contre M. Corbyn. Leur démarche reflète la colère de nombreux parlementaires qui accusent le chef du Labour de ne pas s’être assez impliqué dans la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Ils reprochent particulièrement à M. Corbyn de ne pas avoir convaincu le cœur de l’électorat ouvrier du Labour, dont plus d’un tiers (37 %) a voté pour le Brexit au mépris de la ligne officielle du parti.

Le Labour en plein trouble

Comme le premier ministre conservateur David Cameron, M. Corbyn s’était prononcé pour le maintien dans l’UE. Mais lors du référendum de jeudi le camp favorable au départ de l’UE l’a emporté par 51,9 %. M. Cameron a démissionné vendredi après l’annonce du résultat et quittera ses fonctions en octobre. Mais la défaite du camp pro-UE a aussi semé le trouble au sein du Labour.

Après le limogeage de M. Benn, une députée travailliste, Roberta Blackman-Woods, a exprimé sa déception. « C’est vraiment une triste nouvelle, et je ne comprends pas comment Jeremy peut croire que cela améliorera sa position » au sein du parti, a-t-elle affirmé sur Twitter.

« Le cabinet fantôme du Labour doit maintenant agir pour sauver le parti et pour le bien du pays. Sinon on ne nous le pardonnera jamais », a écrit un autre parlementaire travailliste, Ben Bradshaw.

M. Corbyn a assuré ne pas craindre le projet de motion de défiance, mais les reproches qui lui sont adressés devraient être au centre d’une réunion du Labour programmée pour lundi.